Foyer Hospitalité, maison de prière et d'accueil

Petite voie de miséricorde

                 Junette Corris

 

 

 

 

                                                       L’HOSPITALITÉ

 

Petite voie de miséricorde

                                                                      

 

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Nous vivons tous de la miséricorde de Dieu d’où la nécéssité de pratiquer toujours l’hospitalité. Pour marcher dans cette  petite voie il faut etre bien humble, pauvre d’esprit et simple.

          

 

                                                                                                                                                                                                                                                                    

      
 

Table des matières

 

 

Préface :…………………………page  5

 

 

 

Introduction ………………………..page 6

                         

 

 

                       1-L’hospitalité et la miséricorde de Dieu

 

1.1-L’hospitalité une epreuve…  page 7-11

 

1.2-Comment devrait-on accueillir l’autre dans son epreuve… page 12-15

1.3- Exemple d’hospitalité dans la Bible…

Page 15- 25

1.4- L’hospitalite avec Abraham …page 25-30

 

2- L’ospitalité monastique

2.1L’hospitalité avec saint benoit… page 30-48

2.1-L’hospitalité avec saint bernard

 

3-Dieu est père des miséricordes… page 49-53

 

3.1- Dieu s’est révèle a Israël en faisant connaitre son nom 

3.2 Dieu est père… tout-puissant

3.3- Fruit de la charité

3.4-Oeuvres de miséricordes

3.5- Marie mère des miséricordes de

3.6-L ‘Eglise et la misercorde de Dieu

3.7- Foi et miséricorde

 

 

4-Le notre Père … Page

4.1 Pardonne-nous nos offenses

4.2 La miséricorde de Dieu et le péché

4.3 Le Sacrement de réconciliation  

4.4 Les épîtres de l’église

4.5 L’accueil de la miséricorde de Dieu avec Marie Madeleine

 

5-Dans le Christ Dieu nous comble de toute bénédiction…page

 

5.1 La miséricorde de Dieu manifesté en Jésus

5.2) La charité du christ

5.3) Jésus christ sauveur

5.4) Dieu se sert aussi des hommes

5.5) Marie mère du sauveur

 

 

 

6- L ‘Amour des pauvres, Signe de la présence de Dieu et chemin de miséricorde …page

6.1 L ‘Amour de L ‘Eglise pour les pauvres

6.2 Partager, donner sans mesure

 

 

 

7- La loi et  la misericorde de Dieu… page

7.1- Le Salut de Dieu: la loi et la grâce

7.2-la loi naturelle

7.3-la loi ancienne

7.4- la loi nouvelle

7.5- la beatittude chretienne

7.6 -la charité

7.7- le jugement dernier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Preface

 L’hospitalité est une petite voie vers le ciel, chemin de miséricorde.Sachant que c’est la miséricorde de Dieu qui nous sauvera de tout ce qui peut nous empecher d’entrer au ciel, tout ce qui peut nous empecher le salut, de voir Dieu . pour marcher dans cette petite voie il faut etre bien humble, pauvre d’esprit  et simple  comme a dit sainte Therese. Nous vivons tous de la miséricorde de Dieu d’où la nécéssité de rester toujours petit,

toujours prêt a faire misericorde, « heureux les misericordieux ils obtiendront misericorde.» il n’y a que les petits et les pauvres qui peuvent vraiment vivre l’hospitalité,demeurer sur le chemin de miséricorde .regarder l’hospitalité des gens des pays pauvres,leur manière d’aimer d’accueillir , de pardonner, de partager . «Un instant passé avec les plus faibles est une des nourritures essentielles a la vie».L’hospitalité dans les communautés de l’Arche, j’ai vecu une année à l’Arche avec des petits, des pauvres qui sont des personnes handicapés. C’est incroyables leur facon d’aimer, d’accueillir, de servir,  de pardonner.on peu vite voir la marque d’un amour,universel, d’une amitié franche et universelle.

« Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. 15 Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »


Introduction:

 

Accueillir quelqu’un c’est le recevoir cela peut être de manière chaleureux ou glacial c’est prendre en soi ou chez soi…Ce qui va mettre en valeur cet accueil c’est l’amour, c’est ce qui va donner un sens à ce geste (l’amour agape) .Accueillir pour l’amour de Dieu, vrai pauvreté  chrétienne. Et en retour Dieu lui meme te comblera de ses richesses.

Accueillir au nom de l’amour  c’est donné mais ne pas recevoir, c’est le premier fruit de l’amour. Aimer avec la verité ou accueillir dans la verité. Il n’ya pas d’amour réel sans la vérité (se pa fe fo figi, ou bay yon souri  jone) comme  dit on. Dieu est amour il nous aime d’un amour de miséricorde. Vivre un amour véritable (c’est-à-dire agir en vérité c’est ce qui conduit à un amour constructif c’est qui  conduit à la réussite de la vie en  dépit  de tout. La sainteté n’est pas dans telle ou telle pratique, elle s’entisse  en dispense  au cœur qui en rend humble et petit entre les bras de Dieu conscient  de notre faiblesse et confient jusqu’à l’audace en sa miséricorde. Sanctifier les œuvres les plus simples pour la réparation de ses fautes en les jettants  dans la fournaise de l’amour miséricordieuse de Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

L’hospitalité et la miséricorde de Dieu

 

 1,1- L’Hospitalité une epreuve de l’autre 

          

 L'hospitalité est toujours la réponse à un manque, une demande, un besoin.  Elle est du registre de la solidarité et constitue une qualité sociale avant d'être d'ordre individuel. 

C’est une pratique qui nous renseigne avant tout sur notre rapport à l'autre.

"L'hospitalité se perd !" Souvent affirmée, cette sentence reflète mal cependant la réalité de ce que l'on considère généralement comme une vertu. Hier obligation religieuse (le devoir d'accueillir indigents et voyageurs), l'essentiel de ses pratiques a glissé vers la sphère étatique. La protection des populations les plus faibles étant entrée dans le droit et s'exerçant désormais par voie de redistribution, l'hospitalité littéralement est alors devenue une affaire personnelle et n'est due que dans des circonstances d'exception - mais pas rares.

Dans son essai intitulé Le sens de l'hospitalité, Anne Gotman[1], directrice de recherche au CNRS au Centre de recherches sur les liens sociaux, étudie les ressorts de l'hospitalité, point de rencontre entre solidarité et coopération d'une part, prudence et distance, de l'autre. À travers l'étude concrète des relations qu'engendre l'hospitalité, notamment dans la sphère domestique, la sociologue analyse les problèmes inhérents à cette pratique sociale fondée sur l'asymétrie et la territorialisation, à la fois source de conflits, de compromis, de sacrifices et de richesses.


Le sens de l'hospitalité[2] puise à de multiples sources : altruisme, habitude familiale, besoin d'être entouré, impression de ne pas avoir été soi-même accueilli, pratique du déracinement, dechoucage, sentiment d'enfermement familial, désir de lutter contre le ronron du quotidien… Réciprocité, partage, sentiment d'injustice, engagement humanitaire sont des valeurs collectives qui nourrissent les pratiques de l'hospitalité et leur donnent sens. La solidarité avec l'être parfois bafoué dans sa dignité pousse d'autant plus à l'hospitalité que celle-ci repose sur un rapport interpersonnel direct. En effet, l'accueillant contemporain veut s'impliquer, établir une relation avec son hôte, même si elle doit être réduite et contrôlable.

Fondamentalement, le lien d'hospitalité n'est pas égalitaire : chez autrui, on ne fait pas comme chez soi. Et avoir les clés ne change rien.”Lakay se lakay” il y a pas sortir de la. L'hôte ne jouit en fait que des droits accordés par le maître de maison, qui est à son service. D'où la complexité de la relation et les difficultés qui peuvent en naître : sentiment pour l'accueillant d'être exploité ; et pour l'accueilli, d'être prisonnier. L'hospitalité exige l'établissement de règles fines de cohabitation. Mais, la plupart du temps, celles-ci devront, avant d'être acceptées, devinées par l'hôte. Dans l'idéal, ce dernier devra les adopter sans montrer qu'il s'y adapte et ne devra pas avoir à se les faire rappeler. De l'alimentation au contrôle des entrées, vaste est le terrain de la lutte pour le monopole. C'est d'ailleurs cette asymétrie qui, empêchant l'hôte de s'installer durablement, permettra de faire cesser l'hospitalité.

Néanmoins, dans une société égalitaire, où l'identité statutaire laisse la place à l'identité personnelle, l'asymétrie tend à s'atténuer.


La territorialisation de l'hôte est la manifestation la plus criante de l'asymétrie. L'hospitalité nécessite en effet la délimitation d'une aire qui lui soit accessible, une distance entre résidents permanents et occasionnels, une différenciation des espaces. Au cœur : ménager intimité mais aussi sociabilité. Cet espace peut toutefois se transformer en lieu de cantonnement, de confinement, voire d'enfermement Ayant adopté les pratiques de l'hospitalité (bien-être, convivialité, modalités participatives, dimension temporaire…), il se retrouve en effet exposé à des risques de renfermement par l'intérieur (chronicisation) ou l'extérieur (ghettoïsation).


Don sans contrepartie exigible, l'hospitalité est d'autant plus généreuse qu'elle requiert un grand investissement personnel. L'accueillant doit à son hôte confort et réconfort, attention et attentions. Cette avancée vers l'autre, chacun l'estime cependant toujours en retrait par rapport à ce qu'il pourrait faire. Ainsi, pour la plupart des gens, l'hospitalité n'existe que si elle génère vraiment un dérangement. Derrière plane la notion de sacrifice.

Saint vincent de Paul nous dit, il ne suffit pas de faire un peu de sacrifice mais de faire a chaque jours un peu plus.

L'accueillant étant intégré dans un système, la maison, l'hospitalité pose la question de l'insertion dans l'organisé. Appelé peu à peu à participer aux tâches domestiques et à contribuer à la vie du collectif, l'hôte ne doit peser sur la vie de personne pas plus que sur celle du groupe, savoir se régler sur le pouls de la maison (en termes d'approvisionnement, de participation aux frais…), ne pas imposer ses rythmes. En face, la réponse des accueillants oscille entre surorganisation et improvisation. Cette intégration est en tout cas un énorme gisement de conflits et sa réussite tient à la juste distance entre familiarité et extranéité. Mais l'hôte entre également dans un groupe familial, des liens conjugaux, des rapports parents-enfants…, et dramatise, par sa présence, le réel des relations quotidiennes.

Personne en plus, parfois en trop, l'accueilli pousse l'accueillant à s'interroger sur l'altérité, son rapport à l'autre, cet autre qui trouble l'ordonnancement de la coexistence. Entre l'ignorance de ses invités et l'abandon de ses coutumes, l'accueillant devra trouver sa marque, analyser ce sur quoi il peut céder ou non. Or, tous les marqueurs - l'alimentation en est le principal - et tous les degrés d'altérité ne sont pas pareillement neutralisables. Pays d'origine, milieu et rang social, personnalité sont des éléments déterminants. Si les différences culturelles sont traitables car circonscrites et collectivement déterminées, celles allouées à la personnalité le sont nettement moins. L'imputation de la responsabilité départage les hôtes déméritants de ceux qui sont involontairement dépourvus, telles les victimes de guerre. Désir d'altérité et désir de similarité sont ainsi mobilisés de concert dans l'aventure hospitalière.

Mais l'hospitalité a, par essence, l'inhospitalité pour horizon. Et c'est en général la reprise de l'autonomie de l'hôte, la fin de son état de besoin, qui inverse le processus d'agrégation à la communauté, laquelle, par une déqualification, le mène vers la sortie. Ainsi, si l'hospitalité se bâtit à partir de la fabrication du même, son contraire le fait en créant de l'étranger.

*            L'hospitalité est riche d'apports et de difficultés, d'ajustements et de compromis, de sacrifices et de conflits. Les témoignages de ceux qui ont vécu des expériences parfois extrêmes d'accueil de membres de leur entourage, de réfugiés, de personnes atteintes du Sida montrent l'importance des rapports de sexe, de territoire, de pouvoir et d'identité qui se jouent entre hôtes ainsi que les contradictions entre logiques privée, marchande, associative ou d'état. Accueil de l'autre, l'hospitalité est une véritable épreuve de l'autre, un phénomène aux multiples facettes, au cœur des problèmes sociétaux.

*             

 

 

 

 

 

 

 

Que notre coeur brûle de l’amour[3] que le Christ nous a donné. Nous devons témoigner nous aussi, de notre foi, avec la franchise de Pierre (1Pt 1,17-21) qui, le jour de la Pentecôte, devant les hommes de toute nation, a témoigné que Jésus est ressuscité. Soyons tous, « témoins de la Miséricorde »,  être témoins, dans nos vies quotidiennes de la

Divine Miséricorde. Nous pouvons être témoins, seulement si nous avons expérimenté  nous-mêmes de la miséricorde.  Cette force ne vient pas de nous, mais du Seigneur. C’est Sa Miséricorde que nous

Devons connaître pour en témoigner.

Comme dans l’Evangile pascal des disciples en chemin vers Emmaüs. Sur ce chemin les disciples ont pu, tous les deux, faire l’expérience de la misericorde du Christ par ce moyen d’hospitalité.Tout un cheminement dans l’hospitalité : ouverture, acceuil, ecoute, partage…ils ont pu goutter a l’amour misericordieux du christ. «Notre cœur n’était –il pas tout brulant alors qu’il nous parle des ecritures.»

 

1.2-Comment devrait on accueillir l’autre dans son epreuve:

*            Hospitalité pure et hospitalité conditionnelle
Est-il seulement possible d’accueillir ? Jacques Derrida a consacré plusieurs textes à cette question de l’hospitalité. Il introduit la distinction entre l’hospitalité pure et l’hospitalité conditionnelle ou encore entre l’hospitalité de visitation et l’hospitalité d’invitation. Pour Derrida, « l’hospitalité est infinie ou elle n’est pas ; elle est accordée à l’accueil de l’idée d’infini, donc de l’inconditionnel ». L’hospitalité pure renvoie à l’idée de « visitation » qui est accueil sans condition. « Il n’y a d’hospitalité pure, écrit Derrida, que là où j’accueille non pas l’invité, mais le visiteur inattendu, celui qui m’envahit, d’une certaine manière qui vient chez moi alors que je n’étais pas préparé » 8.
L’autre est d’emblée mon hôte. Il est accueilli, sans question, sans restriction. « L’accueil pur consiste non seulement à ne pas savoir… mais aussi à éviter toute question au sujet de l’identité de l’autre, son désir, ses règles, sa langue, ses capacités de travail, d’insertion, d’adaptation… »9.
L’hospitalité pure et inconditionnelle est d’avance ouverte à quiconque n’est ni attendu ni invité, à quiconque arrive en visiteur absolument étranger, imprévisible. L’hospitalité conditionnelle s’adresse non pas au visiteur mais à l’invité annoncé. L’hôte accueilli est inscrit dans un cadre et un moment préparés, certes préparés pour lui, mais préparés tout de même. L’hospitalité de l’invité est en fin de compte peu risquée. Derrida s’interroge alors : « une hospitalité sans risque, une hospitalité garantie par une assurance, une hospitalité protégée par un système d’immunité contre le tout autre, est-ce une vraie hospitalité ? ». 10
Derrida défend l’idée d’une hospitalité absolue, infinie, tout en reconnaissant qu’elle est impossible juridiquement. Mais est-ce cela que nous sommes effectivement appelés à vivre ? Nos communautés sont elles obligées à une hospitalité inconditionnelle ? La tradition biblique, à laquelle Derrida se réfère d’ailleurs en parlant de « visitation », peut certainement nous éclairer à ce sujet.

 

*            L’accueil de l’étranger dans la tradition biblique 11
La question de l’étranger est récurrent dans la tradition biblique. Dans le livre de l’Alliance, le commandement de l’accueil de l’étranger est parmi les plus répétés (36 fois) parmi les commandements sociaux 12. Il est revêtu de la plus haute autorité et acquiert un poids égal à celui d’autres normes fondamentales religieuses et cultuelles : elles font partie de la relation même à Dieu.
Le Deutéronome réfère les prescriptions relatives à l’étranger sans cesse à l’Exode (cf. Dt 24, 18). Il ne fait pas que souligner l’expérience d’avoir été étranger en Égypte, mais aussi l’acte de libération de Dieu lui même qui se manifeste dans l’attribution d’une terre. Mais l’amour de Dieu qui a permis qu’Israël possède désormais une terre n’est pas exclusif. Il embrasse aussi les étrangers (cf. Dt 10, 17 sq.). Israël est appelé à manifester cet amour en donnant matériellement un pays aux réfugiés comme lui-même l’a reçu de Dieu.
Le Nouveau Testament relaye cette exigence de l’accueil. L’accueil de l’étranger fait partie des oeuvres de miséricorde mentionnées en Mt 25. L’inscription de l’accueil parmi les oeuvres de miséricorde mentionnées en Mt 25, signifiant par là que l’accueil met en jeu le corps humain, un corps exposé, fragile qui cherche un lieu où il pourra trouver chaleur, réconfort, présence, tendresse. Surtout, accueillir l’étranger, c’est accueillir le Christ lui-même.
La Didachè, une très vieille catéchèse morale issue des milieux juifs convertis donne le ton d’un enseignement que les Pères répéteront inlassablement.

*            Elle recommande d’accueillir tout inconnu, au moins le temps d’une étape. Celui qui demande l’hospitalité, quel qu’il soit, a toujours droit au respect. Dans le même temps, la charité qui s’exprime dans l’hospitalité ne doit pas céder à l’aveuglement : il convient de distinguer le vrai nécessiteux de l’imposteur : « Quiconque vient à vous au nom du Seigneur doit être reçu (Mt. 21, 9 ; Ps. 117, 26) ; mais ensuite, après l’avoir éprouvé, vous saurez discerner la droite de la gauche : vous avez votre jugement. Si celui qui vient à vous n’est que de passage, aidez-le de votre mieux. Mais qu’il ne reste chez vous que deux ou trois jours, si c’est nécessaire. S’il veut s’établir chez vous et qu’il soit artisan, qu’il travaille et se nourrisse. Mais s’il n’a pas de métier, que votre prudence y pourvoit, en sorte qu’un chrétien ne soit pas trouvé oisif chez vous. S’il ne veut pas agir ainsi, c’est un trafiquant du Christ ; gardezvous des gens de cette sorte »13 (XII.1).
Dans l’Église primitive, l’hospitalité s’est ensuite structurée progressivement autour de l’évêque, aidé par des diacres et des diaconesses 14. À partir du quatrième siècle, l’Église désormais habilitée à recevoir des legs s’engage dans la construction des premières institutions de charité et d’hospitalité, d’abord en Orient puis en Occident 15. L’hospitalité se développe ensuite surtout dans les monastères avec une hôtellerie qui se divise en une hôtellerie des nobles (qui sont simplement logés) et une hôtellerie des pauvres que les moines sont tenus de loger et de nourrir. La signification spirituelle de l’accueil des hôtes dans les monastères est clairement exprimée dans la Règle de Saint Benoît (VIe siècle) 16. À partir du XIIe siècle, naissent des ordres religieux spécialisés dans l’exercice de la charité et de l’hospitalité (Hospitaliers de Saint-Antoine, l’ordre des Antonins, Chevaliers de Saint-Jacques). Avec la Renaissance, et après la Réforme, débute la sécularisation des oeuvres d’assistance. Le développement des « sociétés philanthropiques » à partir du XVIIIe siècle, puis la socialisation et la centralisation des formes d’assistance délestent progressivement l’Église de sa mission traditionnelle d’hospitalité.

*            L’Évangile nous convie à faire l’expérience de l’hospitalité. Mais il ne s’agit peut-être pas tant d’accueillir l’étranger, de se pencher sur leur situation, que de se reconnaître soi même comme un étranger. Lorsque Jésus envoie les Douze pour la première fois, il leur recommande de ne rien prendre avec eux, ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie, ni tunique de rechange mais de s’en remettre à l’hospitalité de ceux qui voudront bien les accueillir (cf. Mc 6, 7-13). Ils sont invités à faire l’expérience du dénuement et de la vulnérabilité et à s’en remettre à l’accueil de leur propre étrangeté, courant le risque de ne pas être reçu. Pour le disciple, faire l’expérience d’être accueilli, c’est faire mémoire de sa propre étrangeté, de son exil constitutif et apprendre ainsi la condition de l’étranger. C’est aussi faire l’expérience de la Providence qui l’accueille et lui offre un toit. Jésus lui-même en a fait l’expérience : il s’en est remis totalement à l’hospitalité de sa personne et de son message, depuis le temps de la visitation jusqu’à la croix, de manière inconditionnelle. Et encore aujourd’hui, il se présente à chacun comme « l’hôte intérieur », à la fois comme celui qui est en demande d’hospitalité et celui qui l’offre : « demeurez en moi comme moi je demeure en vous ». L’Église vit de cette visitation. Elle a su faire preuve de créativité pour témoigner de cette visitation divine. Aujourd’hui, elle est appelée à inventer de nouvelles formes et de nouveaux lieux d’hospitalité pour manifester que Dieu continue de visiter son peuple. Dans un monde qui a tant de mal à faire de la place à l’étranger, l’Église témoigne de la possibilité d’un vivre ensemble autrement. Toute forme d’accueil a d’emblée une signification politique. L’hospitalité est de fait toujours une tâche éminemment éthique puisqu’elle s’inscrit à la racine morale de l’acte d’habiter ensemble.

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 1.3 Exemple d’hospitalité dans la Bible :

 

Abraham, Gn 18, 1-8

Dans notre étude de la vie d’Abraham, nous l’avons trouvé à marée basse dans le chapitre 16. Là, pressé par sa femme, la foi d’Abram a momentanément faillit et il a essayé de produire par des efforts humains ce que Dieu lui avait promit. Agar a eu un enfant, mais pas l’enfant de la promesse. Le résultat ne fut que des cœurs brisés pour Abram, Saraï et Agar à cause de leur péché. Pour l’instant la Bible nous informe, treize ans s’étaient passés avant que Dieu parla de nouveau à Abram. Alors, dans le chapitre 17 de Genèse, Dieu a brisé Son silence, réitéra Son alliance avec Abraham et promit la naissance d’un enfant par Sara dans un an.

En contraste du chapitre 16, le chapitre 18 est un chapitre marqué par la marée haute pour la vie d’Abraham. Pendant que sa foi n’était pas sans faiblesse, elle avait grandit. Ses attitudes et actions servent comme un exemple de mûrissement de la foi. La description de la foi d’Abraham que l’on trouve dans le chapitre 18 fournit une toile de fond pour l’échec de Loth dans le chapitre 19, les semences qui ont été semées dans le chapitre 13. Cette histoire, nous la gardons pour la prochaine leçon, mais le contraste entre les deux hommes dans ces deux chapitres est clairement remarqué.

Alors regardons Abraham de plus près et les marques de sa maturité comme elles sont dans le chapitre 18 de Genèse.

 

Le Trio Céleste et l’Hospitalité d’Abraham (18:1-8)

Bien que cela ne soit pas la première apparition du Seigneur à Abraham, elle est certainement unique. Auparavant, Dieu avait parlé directement (12:1-3 ; 13:14-17), à travers un porte-parole (14:19-20), par une vision (15:1) et dans une apparition, qui a pu être accompagnée avec gloire et splendeur (17:1). Maintenant, Dieu vient à Abraham apparaissant comme un homme ordinaire, accompagné par deux autres qui éventuellement sont identifiés comme étant des êtres angéliques (comparez 18:2,22 ; 19:1). On ne nous dit rien qui pourrait distinguer ces trois « voyageurs » d’autres :

« L'Eternel apparut à Abraham près des chênes de Mamré. Abraham était assis à l'entrée de sa tente. C'était l'heure de la forte chaleur.

Il regarda et aperçut soudain trois hommes qui se tenaient à quelque distance de lui. » (Genèse 18:1-2a)

Abraham, d’une façon typiquement orientale, s’assoit près de la porte de sa tente dans la chaleur de la journée. Ceux d’entre nous à Dallas, après 40 jours de plus de 40 degrés, connaissons les effets du soleil à midi. L’heure de la journée a rendu le besoin d’hospitalité encore plus grand, car ces invités seraient assoiffés et battus par la chaleur. L’hospitalité d’Abraham serait testée, car sa « sieste » doit s’arrêter pour qu’il puisse servir ses invités.

Bien qu’une telle hospitalité soit toujours une part de la culture orientale, le zèle d’Abraham pour son devoir est évident :

« Dès qu'il les vit, il courut à leur rencontre depuis l'entrée de sa tente et se prosterna jusqu'à terre.

---Mes seigneurs, leur dit-il, faites-moi la faveur de ne pas passer près de chez votre serviteur sans vous arrêter!

Permettez-moi d'aller chercher un peu d'eau pour que vous vous laviez les pieds, puis vous vous reposerez là sous cet arbre.

Je vous apporterai un morceau de pain et vous reprendrez des forces avant de poursuivre votre chemin puisque vous êtes passés si près de chez votre serviteur.
Ils répondirent:
---Très bien, fais comme tu as dit!

Abraham se dépêcha d'entrer dans sa tente et de dire à Sara:
---Pétris vite trois mesures de fleur de farine, et fais-en des galettes.

Puis il courut au troupeau et choisit un veau gras à la chair bien tendre, il l'amena à un serviteur qui se hâta de l'apprêter.

Il prit du fromage et du lait avec la viande qu'il avait fait apprêter, et les apporta aux trois hommes. Abraham se tint auprès d'eux pendant qu'ils mangeaient sous l'arbre. » (Genèse 18:2b-8)

Le devoir d’Abraham n’a été fait d’aucune façon négligente ni fortuite. Il avait minimisé les ingrédients et le temps qu’il faudrait pour les préparer – un peu d’eau, un morceau de pain, une petite attente et un moment pour laver leurs pieds. Mais ce qui a été servi était un repas somptueux. Une grande quantité de pain a été fraîchement cuite au four; Un veau de choix avait été tué et préparé, du lait caillé et du lait frais ont été servit. Ce n’était pas un simple repas ! Et Abraham a refusé de s’asseoir avec ses invités, mais est resté debout pour les servir.

Nous aurions tous joyeusement prépare un tel repas de fête si nous avions su l’identité des invités, mais il est à peu près certain qu’Abraham ne le savait pas encore. Pas de doute, l’auteur d’Hébreux parlait de ça quand il a écrit :

« Ne négligez pas de pratiquer l'hospitalité. Car plusieurs, en l'exerçant, ont accueilli des *anges sans le savoir. » (Hebreux 13:2)

Quel spectacle ça a du être ! Abraham, attendant et servant ces visiteurs célestes, ignorant de leurs identités. Au même moment, derrière et dessous étaient les villes de Sodome et Gomorrhe avec émeutes et orgies, profitant de leur dernier jour de la saison de péchés, et Loth quelque part au milieu de tout ça, et pourtant ignorant de ce que ce jour amènerait

 

 

De loth Gn 19,1-3

Quand les deux Anges arrivèrent à Sodome sur le soir, Lot était assis à la porte de la ville. Dès que Lot les vit, il se leva à leur rencontre et se prosterna, face contre terre.


 Il dit: Je vous en prie, Messeigneurs! Veuillez descendre chez votre serviteur pour y passer la nuit et vous laver les pieds, puis au matin vous reprendrez votre route, mais ils répondirent: Non, nous passerons la nuit sur la place.

 Il les pressa tant qu'ils allèrent chez lui et entrèrent dans sa maison. Il leur prépara un repas, fit cuire des pains sans levain, et ils mangèrent.

 

De Laban,Gn 24,29-33.54

 

29  Rebecca avait un frère, nommé Laban. Et Laban courut dehors vers l'homme, près de la source.

30  Il avait vu l'anneau et les bracelets aux mains de sa soeur, et il avait entendu les paroles de Rebecca, sa soeur, disant: Ainsi m'a parlé l'homme. Il vint donc à cet homme qui se tenait auprès des chameaux, vers la source,

31  et il dit: Viens, béni de l'Éternel! Pourquoi resterais-tu dehors? J'ai préparé la maison, et une place pour les chameaux.

32  L'homme arriva à la maison. Laban fit décharger les chameaux, et il donna de la paille et du fourrage aux chameaux, et de l'eau pour laver les pieds de l'homme et les pieds des gens qui étaient avec lui.

33  Puis, il lui servit à manger. Mais il dit: Je ne mangerai point, avant d'avoir dit ce que j'ai à dire. Parle! dit Laban.

54  Après quoi, ils mangèrent et burent, lui et les gens qui étaient avec lui, et ils passèrent la nuit. Le matin, quand ils furent levés, le serviteur dit: Laissez-moi retourner vers mon seigneur.

55  Le frère et la mère dirent: Que la jeune fille reste avec nous quelque temps encore, une dizaine de jours; ensuite, tu partiras.

 

 

De Reuel=Jethro Ex 2,18-21;18,1

Elles revinrent auprès de Réuel, leur père, qui leur dit : "

Pourquoi revenez-vous si tôt aujourd'hui ? " Ex 2:18-

 

 

Elles lui dirent : " Un Égyptien nous a tirées des mains des bergers ; il a même puisé pour nous et abreuvé le petit bétail. Ex 2:19

 

Et où est-il ? demanda-t-il à ses filles. Pourquoi donc avez-vous abandonné cet homme ? Invitez-le à manger. " Ex 2:20-

 

Moïse consentit à s'établir auprès de cet homme qui lui donna sa fille, Çippora, Ex 2:21

 

De Monoach Jg13,15-19

 

 

L'ange de l'Eternel répondit à Manoach : La femme s'abstiendra de tout ce que je lui ai dit.

 

Elle ne goûtera d'aucun produit de la vigne, elle ne boira ni vin ni liqueur forte, et elle ne mangera rien d'impur; elle observera tout ce que je lui ai prescrit.

 

Manoach dit  à l'ange de l'Eternel : Permets-nous de te retenir, et de t'apprêter un chevreau.

 

L'ange de l'Eternel répondit à Manoach : Quand tu me retiendrais, je ne mangerais pas de ton mets; mais si tu veux faire un holocauste, tu l'offriras à l'Eternel. Manoach ne savait point que ce fût un ange de l'Eternel.

 

Et Manoach dit à l'ange de l'Eternel : Quel est ton nom, afin que nous te rendions gloire, quand ta parole s'accomplira ?

 

L'ange de l'Eternel lui répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Il est merveilleux.

 

Manoach prit le chevreau et l'offrande, et fit un sacrifice à l'Eternel sur le rocher. Il s'opéra un prodige, pendant que Manoach et sa femme regardaient.

 

De Samuel 1S 9,22-27

9:22

Samuel prit Saül et son serviteur, les fit entrer dans la salle, et leur donna une place à la tête des conviés, qui étaient environ trente hommes.

9:23

Samuel dit au cuisinier : Sers la portion que je t'ai donnée, en te disant : Mets-la à part.

9:24

Le cuisinier donna l'épaule et ce qui l'entoure, et il la servit à Saül. Et Samuel dit : Voici ce qui a été réservé ; mets-le devant toi, et mange, car on l'a gardé pour toi lorsque j'ai convié le peuple. Ainsi Saül mangea avec Samuel ce jour-là.

9:25

Ils descendirent du haut lieu à la ville, et Samuel s'entretint avec Saül sur le toit.

9:26

Puis ils se levèrent de bon matin ; et, dès l'aurore, Samuel appela Saül sur le toit, et dit : Viens, et je te laisserai partir. Saül se leva, et ils sortirent tous deux, lui et Samuel.

9:27

Quand ils furent descendus à l'extrémité de la ville, Samuel dit à Saül : Dis à ton serviteur de passer devant nous. Et le serviteur passa devant. Arrête-toi maintenant, reprit Samuel, et je te ferai entendre la parole de Dieu.

 

 

De David 2 S6,19

Puis il fit une distribution à tout le peuple, à la foule entière des Israélites, hommes et femmes, pour chacun une couronne de pain, une masse de dattes et un gâteau de raisins secs, puis tout le monde s'en alla chacun chez soi.

 Comme David s'en retournait pour bénir sa maisonnée, Mikal, fille de Saül, sortit à sa rencontre et dit: Comme il s'est fait honneur aujourd'hui, le roi d'Israël, qui s'est découvert aujourd'hui au regard des servantes et de ses serviteurs comme se découvrirait un homme de rien!

 

de barzillai et autres 2 S17,27-29

Lorsque David arriva à Mahanayim, Shobi, fils de Nahash, de Rabba des Ammonites, Makir, fils d'Ammiel, de Lo-Debar, et Barzillaï le Galaadite, de Roglim

apportèrent des matelas de lit, des tapis, des coupes et de la vaisselle. Il y avait du froment, de l'orge, de la farine, du grain grillé, des fèves, des lentilles,

du miel, du lait caillé et des fromages de vache et de brebis, qu'ils offrirent à David et au peuple qui l'accompagnait pour qu'ils s'en nourrissent. En effet, ils s'étaient dit: L'armée a souffert de la faim, de la fatigue et de la soif dans le désert

 

 

 

de la Sunamite 2 R4,8-11

4.8

Un jour Élisée passait par Sunem. Il y avait là une femme de distinction, qui le pressa d'accepter à manger. Et toutes les fois qu'il passait, il se rendait chez elle pour manger.

4.9

Elle dit à son mari: Voici, je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu.

4.10

Faisons une petite chambre haute avec des murs, et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu'il s'y retire quand il viendra chez nous.

4.11

Élisée, étant revenu à Sunem, se retira dans la chambre haute et y coucha.

 

 

de Néhemie Né 5,17-18

A ma table mangeaient les grands et les magistrats, au nombre de 150, sans compter ceux qui nous venaient des nations environnantes.

Quotidiennement on apprêtait à mes frais un bœuf, six moutons de choix et des volailles; tous les dix jours, on apportait quantité d'outres de vin. Malgré cela, je n'ai jamais réclamé la provende du gouverneur, car sur ce peuple pesait un lourd service.

Quotidiennement on apprêtait à mes frais un bœuf, six moutons de choix et des volailles; tous les dix jours, on

 

 

 

de Zachée Lc19,6

Lc 19,6. Zachée se hâta de descendre, et Le reçut avec joie. Lc 19,7. Voyant cela, tous murmuraient, disant qu'Il était allé loger chez un homme pécheur. ...

 

de Lydie Ac16,15

 

Lorsqu'elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande : Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances.

 

 

de publius Ac 28,7-10

 

 

Il y avait, dans les environs, des terres appartenant au principal personnage de l'île, nommé Publius, qui nous reçut et nous logea   pendant trois jours de la manière la plus amicale.

 

Le père de Publius était alors au lit, malade de la fièvre et de la dysenterie; Paul, s'étant rendu vers lui, pria, lui imposa les mains, et le guérit.

 

Là-dessus, vinrent les autres malades   de l'île, et ils furent guéris.

10

On nous rendit de grands honneurs, et, à notre départ, on nous fournit les choses dont nous avions besoin.

 

de Gaus 3 Jn5-8b 

e) les deux investigateurs de Josué

« des pauvres et des pèlerins qu’on montrera un soin tout particulier, car en eux, plus qu’en d’autres, c’est le Christ qu’on reçoit. »

(éd.Stock, 1974), qu’on peut parler de civilisation lorsque l’autre, l’étranger, cesse d’être vu comme ennemi (hostis) et est accueilli comme hôte (hospes). Ainsi peut-on dire qu’un peuple est davantage civilisé non en raison des monuments qu’il nous a laissés, ni à cause de la richesse de sa littérature écrite mais dans sa façon de pratiquer l’hospitalité. L’étranger est-il vu spontanément comme un ennemi, comme chez les animaux en général, ou accueilli comme un hôte et parfois même considéré comme un visiteur divin ?

 

 

 

Mais l’étranger est aussi une chance :

            1° - Il peut devenir un allié de plus, un ami éventuel. On peut être étranger à son tour un jour et on sera accueilli par celui qu’on accueille aujourd’hui. Qui sait accueillir élargit le cercle de ses amis et accroit son prestige.

            2° - L’étranger est comme de l’air frais qui vient ventiler un système toujours enclin à se replier sur lui-même, il est comme un souffle nouveau, une force de renouvellement. Sur beaucoup de sujets il apporte le point de vue de son pays et son apport peut parfois être considérable.

            L’hospitalité considère cette face positive. Accueillir l’autre, s’ouvrir à l’autre est déjà une richesse. Voir en lui le Christ et l’envoyé de Dieu nous situe sur un tout autre plan et nous fait entrer dans le Royaume. J’étais un étranger et vous m’avez accueilli. L’accueil de l’autre devient accueil de Dieu, chemin nécessaire pour aller à Dieu. Nous retrouvons la parabole du Samaritain et la parole de Jésus, Va et fais de même ! Autrement dit, ne pas attendre que l’autre vienne à moi mais « courir à sa rencontre avec l’empressement de la charité » (RB c.53)

 

 

 

 

2-L’hospitalite avec Abraham

a)           Abraham et la charité

Nous aimons beaucoup les témoignages, et habituellement, ils nous stimulent dans notre marche vers Dieu.
Aujourd'hui, je me tourne de nouveau vers notre père Abraham, qui nous offre un merveilleux témoignage de charité; comment a-t-il faire ainsi ?

 Je crois que sa charité repose sur son OUI à Dieu !
 Voici la Parole de notre père Abraham :

« Abraham était puissamment riche en troupeaux, en argent et en or. Loth, qui accompagnait Abraham, avait également du petit et du gros bétail, et son propre campement. Le pays ne suffisait pas à les faire vivre, parce que leurs troupeaux étaient trop considérables pour qu'ils puissent rester ensemble. Il y eut des disputes entre les bergers d'Abraham et ceux de Loth.
Abraham dit à Loth : "Surtout, qu'il n'y ait pas de querelle entre toi et moi, entre tes bergers et les miens, car nous sommes frères ! N'as-tu pas tout le pays devant toi ? Séparons-nous donc. Si tu vas à gauche, j'irai à droite, et si tu vas à droite, j'irai à gauche."

Loth regarda, et il vit que toute la région du Jourdain était bien irriguée... »
Et Loth a choisi la meilleure part... la vallée du Jourdain.

Que pensez-vous de notre père Abraham ?  Il a offert à Loth le choix de prendre la meilleure part pour qu'ils puissent demeurer comme frères, c'est-à-dire dans l'unité.

     Nous devons, par notre hospitalité, construire la paix entre nous.

 

 

b)          Appel d’Abraham, Derriere l’etranger  Dieu est la.

Abraham, Abraham, quitte ton pays
et va vers le pays que Je te montrerai... »,
dit Dieu

 

 

Quel Dieu que notre Père et Providence !
Quel homme que notre père dans la foi, Abraham !

Dieu prend l'initiative, Il choisit et Il invite !
L'homme est libre de la réponse à offrir à son Dieu !

Tout est une question de confiance !
Dieu a confiance en l'homme !
L'homme a-t-il confiance en Dieu ?

Abraham, lui, répond à l'appel de Dieu sans hésiter, il ne doute pas que Dieu va le guider.
Dieu, Lui, tiendra ses promesses !

Voilà notre foi : une relation entre un Dieu qui prend l'initiative et l'homme qui est libre de sa réponse.

Et si Dieu, aujourd'hui, te disait :

« Mon enfant, mon cher enfant, quitte ton pays
montrerai... »

Derriere l’etranger  Dieu est la. En aucun cas on ne devrait pas refuser l’hospitalite .regarde comment il a envoyé abraham. Jesus a aussi dire en Mt.25 quand on acceille l’etranger c’est lui qu’on accueille.

A l’exemple d’Abraham, nous avons à ouvrir notre porte et notre cœur à un frère humain, quel qu’il soit. - C’est un devoir sacré, auquel on se saurait manquer sans mériter un grave châtiment ; celui sur lequel nous serons jugés dit Jésus. C’est un appel à la vie, un appel au salut, un appel à la charité dans le quotidien, un appel à la miséricorde. - C’est une joie car nos égoïsmes, nos protections nous privent du bonheur de la rencontre, de la découverte. La présence de l’autre agrandit notre maison après avoir paru l’encombrée. - C’est une joie car nos égoïsmes, nos protections nous privent du bonheur de la rencontre, de la découverte. La présence de l’autre agrandit notre maison après avoir paru l’encombrée. - C’est un art car on n’accueille pas n’importe comment, par simple bon cœur et à l’aveuglette. On reçoit chacun selon ce qu’il est et cependant sans faire acception de personne. On doit donner à l’hôte ce qui est bon pour lui, et parfois ce n’est pas ce qu’il demande. - C’est une œuvre de miséricorde qui ne repose ni sur l’émotion, ni sur le sentiment d’apitoiement. Elle est œuvre de charité, elle est vertu. Elle nous éloigne de toute résignation passive et nous incite au contraire à lutter de toutes nos forces contre le mal qui frappe injustement nos frères. Ce faisant la miséricorde imprime en nous la plus haute ressemblance avec Dieu. Ce travail de recherche sur l’hospitalité au Grand Saint Bernard, au travers de son histoire, à l’aide des enseignements reçus des chanoines, et à l’aide des outils reçus à l’école de la foi, n’ont fait que raviver mon désir profond d’offrir ma présence et par la même ma vie, dans la gratuité au service de la communauté du Grand Saint Bernard. Répondre à cet appel intérieur de servir et d’actualiser par mon engagement le sacrement du frère dans l’humble quotidien. Par mon humble présence, par mon humble service, je m’engage au service du Christ.

 

c)Une liturgie d’hospitalité

Dans l’histoire d’abraham et ses trois visiteurs aux chenes de mambré anne Marie Maillard nous parle d’une liturgie d’hospitalité[4] : un accueil chaleureux avec beaucoup  de rites.

 «Gn 18,1 Le Seigneur apparut à Abraham aux chênes de Mamré alors qu'il était assis à l'entrée de la tente dans la pleine chaleur du jour. 

2 Il leva les yeux et aperçut trois hommes debout près de lui. À leur vue il courut de l'entrée de la tente à leur rencontre, se prosterna à terre 

3 et dit : « Mon Seigneur, si j'ai pu trouver grâce à tes yeux, veuille ne pas passer loin de ton serviteur. 

4 Qu'on apporte un peu d'eau pour vous laver les pieds, et reposez-vous sous cet arbre.

 5 Je vais apporter un morceau de pain pour vous réconforter avant que vous alliez plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur. » Ils répondirent : « Fais comme tu l'as dit. » 

6 Abraham se hâta, vers la tente pour dire à Sara : « Vite ! Pétris trois mesures de fleur de farine et fais des galettes ! »

 7 et il courut au troupeau en prendre un veau bien tendre. Il le donna au garçon qui se hâta de l'apprêter. 

8 Il prit du caillé, du lait et le veau préparé qu'il plaça devant eux ; il se tenait sous l'arbre, debout près d'eux. Ils mangèrent.

9 Ils lui dirent : « Où est Sara ta femme ?» Il répondit : « Là, dans la tente. » 

10 Le Seigneur reprit : « Je dois revenir au temps du renouveau et voici que Sara ta femme aura un fils. » Or Sara écoutait à l'entrée de la tente, derrière lui. 

11 Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge, et Sara avait cessé d'avoir ce qu'ont les femmes. 

12 Sara se mit à rire en elle-même et dit : « Tout usée comme je suis, pourrais-je encore jouir ? Et mon maître est si vieux ! »

13 Le Seigneur dit à Abraham : « Pourquoi ce rire de Sara ? et cette question : ''Pourrais-je vraiment enfanter, moi qui suis si vieille ?'' 

14 y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le Seigneur ? A la date où je reviendrai vers toi, au temps du renouveau, Sara aura un fils. » 

15Sara nia en disant : « Je n ai pas ri », car elle avait peur. « Si, reprit-il, tu as bel et bien ri. »

16 Les hommes partirent de là et regardait du côté de Sodome, Abraham marchait avec eux, de les voir sur leur chemin.» Gn 18,1-16


 Ce récit de Gn 18,  est celui   d'une ''philoxénie'', autrement dit de l’amour pour l’étranger

V 1 « Abraham est assis à l’entrée de sa tente[5]. C’était l’heure la plus chaude du jour » le cadre est posé.
V 2-3 « Abraham leva les yeux et vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui ». On imagine aisément qu’Abraham soit demeuré assis, avec son âge avancé, avec la chaleur, et ce sont des inconnus. Mais avec la proverbiale hospitalité des nomades [
2] il se lève, et, « il court, au devant d’eux », comme étant habité par un élan intérieur qui va aller en s’accentuant.
Là, il les salue. Pas un bonjour lancé à la cantonade, mais « il se prosterne », non point en signe d’adoration, mais en simple marque d’hommage. Abraham ne reconnaît d’abord dans les visiteurs que des hôtes humains, et leur témoigne une magnifique hospitalité et leur caractère divin ne se manifestera que progressivement (note f, BJ sur 18,2). Il leur dit : « Seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur. »
(Si souvent celui qui frappe à notre porte, nous voudrions le voir passer.)

D’un point de vue littéraire et biblique, il est important de signaler ici, le changement effectué dans le texte par le passage du pluriel (trois personnes) au singulier (Seigneur). Une des explications est que le livre de la Genèse, comme tout le Pentateuque, est le résultat d’une longue histoire de tradition. Mais pour notre étude nous ne retiendrons simplement que
« 
les récits d’Abraham sont les échos de la compréhension que des générations de croyants ont eue de leur passé, de leur héritage religieux et humain tout à la fois, à travers les traditions reçues, à travers l’éclairage renouvelé de leurs propres vies et des circonstances nouvelles »[3].

C’est une Histoire Sainte qui nous est donnée, et nous ne nous attarderons donc pas sur les interprétations. Bien que des pères de l’église y aient vu l’annonce du mystère de la Trinité, dont la révélation est réservé au Nouveau Testament, (note BJ, sur le chapitre 18) nous ne regarderons pour notre étude que le geste d’hospitalité d’Abraham qui engage toute sa personne et même sa tribu.

V 4a. « On va vous apporter un peu d’eau, vous vous laverez les pieds » Il est remarquable combien Abraham a le souci du bien-être de ses hôtes, après leur longue marche sous le soleil brûlant.

V 4b : « 
Et vous vous étendrez sous cet arbre. » autrement dit, reposez-vous ici au frais, à l’ombre.
Abraham ne perd pas de temps à s’excuser d’être ce qu’il est, de n’avoir pas eu le temps de préparer ceci ou cela, il se laisse simplement bousculer par la visite imprévue.

Il « va chercher du pain », afin que ses hôtes « reprennent des forces avant d’aller plus loin. » (v5). Dans la BJ, il est joliment écrit :  « vous vous réconforterez le cœur avant d’aller plus loin » Le cœur dans le langage biblique a un sens très large. On peut dire qu’il désigne toute la personnalité consciente, intelligente et libre d’un être humain. Il désigne aussi l’intérieur de l’homme, son lieu caché, son intimité, le lieu où l’homme s’ouvre ou se ferme à Dieu. Mais ici, le cœur est désigné comme le siège de la vie physique, comme le lieu des forces vitales.

Et Abraham fait tout cela avant de les laisser poursuivre leur route. Combien de fois, n’avons nous pas l’attitude inverse : celle de vouloir retenir l’autre à soi ?

V 6-7 : Une fois les hôtes installés, rafraîchis on prépare avec ce que l’on a, de quoi les restaurer. Tout est de l’initiative d’Abraham, il se met à leur service, demande le concours de Sara. Pour cela elle prend sa meilleure farine la pétrit et fait des galettes. Puis il court choisir un veau bien tendre, qu’il remet au serviteur, qui se hâte à son tour de le préparer. Nous pouvons supposer que ces préparatifs ont pris un certain temps, tandis que les inconnus eux, se reposent et refont leurs forces.

V 8 : Lorsque tout est prêt, Abraham dispose le veau gras, les galettes, le lait et le fromage blanc et place le tout devant eux. « Il se tient debout près d’eux » Au début Abraham était assis alors que les trois visiteurs étaient debout…maintenant c’est Abraham qui est debout et qui sert ces trois hommes qui sont assis. Les positions sont inversées ! Abraham n’est pas le convive de son hôte, il se fait son serviteur ; il oublie qu’il est maître chez lui, il apporte lui-même la nourriture.

Abraham se tient humblement dans l’attitude du serviteur.

Pas de questions du style : d’où venez-vous ? où allez-vous ? mais il semble qu’Abraham a cette attitude d’écoute intérieure, de disponibilité face à ses hôtes. Il s’agit d’eux, ou de lui, de son bien-être et non pas d’Abraham, de sa mise en avant….

V 9 : Les voyageurs ont refait leurs forces, mais avant d’aller plus loin, un bref dialogue s’établit : « où est Sara, ta femme ? » - « elle est à l’intérieur de la tente ».

V 10 : Alors l’incroyable annonce retentit : « Je reviendrai chez toi dans un an, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils » Abraham se tait, songe. Sara, elle, rit. On a beau croire au merveilleux, tout de même ! Les messagers eux ne discutent pas, ne cherchent pas à convaincre, ou même à avoir raison, non tout simplement « Pourquoi Sara a-t-elle ri ? » (v13)

Abraham a compris qu’ils sont des anges de Dieu (les anges sont des envoyés, des messagers de la volonté divine) mais Sara ne connaît pas encore l’identité de l’hôte. Elle le devinera au v.15, d’où alors sa crainte. Le rire de Sara fait écho au rire d’Abraham qui a exprimé son incrédulité en Gn 17, 17-19 devant l’énormité de la promesse de Dieu :

« 17Abraham tomba la face contre terre, et il se mit à rire car il se disait en lui même : ’’Un fils naîtra-t-il à un homme de cent ans, et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, va-t-elle enfanter ?’’ 18Abraham dit à Dieu : ’’Oh ! qu’Ismaël vive devant ta face !’’19Mais Dieu reprit : Non, mais ta femme Sara te donnera un fils, tu l’appelleras Isaac, et j’établirai mon alliance avec lui, comme une alliance perpétuelle, et avec sa descendance après lui ». (note b, BJ sur 17,17) 

V 14 : L’hôtesse accueillante a attiré sur elle la bénédiction suprême : elle enfantera malgré son âge avancé. Sara rit en elle même à l’annonce de sa prochaine maternité, mais « Y a-t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir ? » Sara aura un fils au temps fixé : signe visible de l’accomplissement de la promesse de Dieu faite à Abraham.

Ce qui caractérise l’hospitalité, c’est sa réciprocité fondée sur l’échange des dons. Dieu remercie son hôte Abraham en lui promettant un fils de Sara, promesse par laquelle il se révèle en sa qualité divine. Et, à travers Abraham, c’est à l’humanité qu’il promet de donner un fils qui, comme Isaac, naîtra dans des conditions exceptionnelles.

En invitant trois passants inconnus à entrer sous sa tente, en leur servant un repas, Abraham leur témoigne sa charité et par là même, il découvre son Dieu. Celui-ci apparaît dans le visiteur le plus humble. La bonté généreuse d’Abraham pour les trois personnes divines qui se manifestent sous forme humaine lui fait reconnaître Dieu.
Dans la vertu d’hospitalité, de charité, la vie de l’homme et la vie divine en viennent à coïncider, à s’identifier, comme l’enseignera l’Evangile. La visite est devenue source de vie et promesse d’avenir, pour ceux qui ont accueilli.

L’hospitalité est sacrée, c’est la leçon de Mambré. 

En s’appuyant sur le Coran qui associe le nom d’Abraham à des visions eschatologiques, Pierre ROCALVE dira encore en parlant de ce passage biblique : « Il y a là une vision eschatologique du jugement dernier, annonciateur de la vie bienheureuse (cf. Mt 25,31) : 
« venez les bénis de mon père, recevez en héritage le royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu ».

 

 

2- L'hospitalité monastique

 Il est quand même surprenant qu’un texte du 6e siècle soit encore aujourd’hui la base de notre législation et l’inspiration de la vie monastique, tant qu’en Amerique, en Europe, qu’en Afrique ou en Asie. Dans le texte de saint Benoît qu’est la Règle sont exposées les valeurs fondamentales de la vie monastique. Ces valeurs sont : la vie commune fondée sur l’obéissance, la prière, le travail et l’hospitalité. Ce sont des valeurs qui transcendent toutes les époques, toutes les cultures.

1) L'accueil au monastère

   Il est difficile de se faire une idée exacte de la vie dans le monde romain du 6e siècle. Nous savons que c’était une période troublée par les invasions barbares, les guerres et les pillages… La Règle laisse entendre qu’il y avait, jusque dans la communauté, des pauvres et des riches, des esclaves et des hommes libres, des barbares et des gens lettrés… Or que dit st Benoît au sujet de l’hospitalité ? Il y consacre un long chapitre, le c.53.de saint Benoît qu’est la Règle est exposées les valeurs fondamentales de la vie monastique. Ces valeurs sont: la vie

D’emblée, dès les premiers mots, il nous dit que « les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car il dira un jour : J’ai été votre hôte et vous m’avez reçu. » Avant même de savoir qui est l’étranger qui se présente, on voit en lui le Christ, on le considère comme une visite de Dieu. C’est pourquoi avant toute chose on priera avec lui. Tel est le premier fondement de l’hospitalité monastique : voir le Christ dans tout étranger qui se présente. Ensuit s. Benoît nous demande d’aimer cet étranger:

  • « Dés qu’un hôte est annoncé, le supérieur ou des frères iront à sa rencontre avec l’empressement que requiert la charité…Après quoi on lui témoignera beaucoup d’humanité. » Ce mot humanitas employé par st Benoît est très beau. L’hospitalité est accueil de Dieu dans notre humanité. Il est précisé que « le supérieur rompra le jeûne par égard pour l’hôte ». Après la prière, le geste le plus important de l’hospitalité est le partage de la même table avec le supérieur. L’hospitalité est vécue comme une véritable communion. S’il existe quelque préférence ou un régime de faveur, ce sera principalement en faveur « des pauvres et des pèlerins qu’on montrera un soin tout particulier, car en eux, plus qu’en d’autres, c’est le Christ qu’on reçoit. » Plus on regarde l’hôte avec foi plus on lui manifestera une grande humanité dans l’accueil.
  • « Les hôtes ne manquent jamais au monastère. » Ils font, d’une certaine manière partie intégrante du monastère. Benoît prévoit une cuisine à part pour eux et un ou deux frères qui y seront affectés pour un an. L’hôtellerie sera pourvue de lits en nombre suffisant ; il ne s’agit donc pas d’un simple abri comme on en trouve dans les gîtes de montagne.
  • Le supérieur se comporte comme un serviteur devant l’hôte : « L’abbé versera de l’eau sur les mains des hôtes L’abbé et la communauté entière laveront les pieds de tous les hôtes…Dans l’acte même de les saluer, on témoignera envers tous les hôtes, qu’ils arrivent ou qu’ils partent, une profonde humilité. » Dieu nous avons reçu ton amour (ta miséricorde) dans ton temple. (Ps 47,10) cité ici par st Benoît.
  •  

2) Un paradoxe de la vie monastique

 Présenter l’hospitalité comme une valeur monastique paraît un paradoxe. Les moines sont censés fuir le monde. Saint Benoit, comme toute la tradition, veille à ce que les moines aient le moins de contact possible avec l’extérieur. « S’il est possible, le monastère sera construit de telle façon que tout le nécessaire, à savoir l’eau, le moulin, le jardin, soit à l’intérieur du monastère et que s’y exercent les différents métiers, pour que les moines ne soient pas forcés de se répandre à l’extérieur, ce qui ne convient nullement à leur âme. » (c.66) Et dans le c. 53 il précise : « nul ne se joindra ni ne parlera aux hôtes s’il n’en est prié. Qui les rencontre ou les voit, les saluera avec humilité et, ayant reçu leur bénédiction, il passera, expliquant qu’il ne lui est pas permis de s’entretenir avec un hôte. » Le moine doit à la fois fuir le contact avec les hommes et voir le Christ dans l’hôte qui le rejoint dans sa solitude.

 Seule la vie en communauté permet de résoudre cette tension, ce dilemme même. Quelques frères sont chargés de l’accueil au nom de toute la communauté, l’abbé lui-même représentera la communauté auprès des hôtes. Ainsi solitude et hospitalité peuvent s’harmoniser selon le conseil donné par Jésus aux deux sœurs de Béthanie : Marthe peut s’occuper de l’accueil et Marie demeurer assise aux pieds de Jésus.

 

3) L’hospitalité et la paix

            Il est assez remarquable qu’on ait spontanément désigné comme devise bénédictine le mot Pax, paix. Dans ce c.53, dès le début, il est dit qu’après la prière on échangera la paix. Il faudrait traduire plutôt socientur in pace par ‘les hôtes seront associés à notre paix’, ‘introduits dans notre paix’.  

            Il serait intéressant de suivre, au long de l’histoire, le rôle joué par l’hospitalité monastique en faveur de la paix. Il a sans doute existé quelques moines fanatiques qui ont pu encourager la violence. Mais là où l’hospitalité a été pratiquée comme st Benoît le prévoit, des frères ennemis ont été accueillis avec la même charité et surtout la même foi. Il n’est pourtant pas facile de voir le Christ dans des ennemis qui cherchent à s’entretuer ! C’est cette hospitalité qui tend à transformer les ennemis en frères, au moins dans le cœur des moines qui les accueillent. Comment ne deviendraient-ils pas alors frères dans le cœur de Dieu ? C’est bien ce qu’ont vécu nos frères de Tibhirine appelant frères de la plaine et frères de la montagne les deux groupes ennemis et les accueillant avec la même charité, les soignant comme le Christ. C’est ce que nous avons essayé de vivre à Mokoto (Congo démocratique) en accueillant des gens des trois ethnies en conflit sanglant entre elles en 1993 d’abord puis en 1996. Nous en avons logés et nourris 600 durant six mois en 1993, leur permettant même de passer la nuit dans l’église. Ils vivaient en harmonie, travaillaient ensemble, organisaient la scolarisation pour les enfants, une femme donnait une formation à caractère social, une autre assurait les soins pour les malades et les accouchements, puisque quelques bébés sont nés dans l’église… Grâce à cette hospitalité, les ennemis devenaient frères. L’expérience s’est renouvelée en 1996 jusqu’à ce que nous devenions nous-mêmes la cible des violences.

 La Constitution 3,3 dit : Par leur hospitalité empressée les moines partagent la paix et l’espérance que donne le Christ avec ceux qui, comme eux, sont en marche. La paix n’est possible que si elle s’accompagne d’espérance. Je pense à Etty Hillesum dans le camp qui l’acheminait vers la mort. Elle espère en un monde plus fraternel et veut aider Dieu à construire ce monde de fraternité. Je travaille déjà, écrit-elle, à construire une société qui succèdera à celle-ci. C’est cette espérance active que doit exprimer notre hospitalité. Nous devons, par notre hospitalité, construire la paix.

 

4) L’hospitalité, un critère de civilisation

  J’ai toujours été frappé par le résultat d’une étude du Cal Daniélou sur les vrais critères d’une civilisation. En conclusion il déclare, dans son livre Et qui est mon prochain ? (éd.Stock, 1974), qu’on peut parler de civilisation lorsque l’autre, l’étranger, cesse d’être vu comme ennemi (hostis) et est accueilli comme hôte (hospes). Ainsi peut-on dire qu’un peuple est davantage civilisé non en raison des monuments qu’il nous a laissés, ni à cause de la richesse de sa littérature écrite mais dans sa façon de pratiquer l’hospitalité. L’étranger est-il vu spontanément comme un ennemi, comme chez les animaux en général, ou accueilli comme un hôte et parfois même considéré comme un visiteur divin ?

            On constate dans la plupart des civilisations dites ‘primitives’ un très grand respect pour l’hôte. Il est l’objet de beaucoup de protections et les liens qui unissent à lui sont plus forts parfois que les liens du sang. Dans nos civilisation dites ‘évoluées’ l’étranger est très souvent perçu d’abord comme un danger qu’il faut écarter, refouler et dont en tout cas il faut se méfier. Tous nos exploits techniques traduisent-ils un réel progrès de civilisation ? On est en droit de se le demander.

            Dans le domaine de l’évangélisation aussi la question se pose. Un théologien congolais, Bimwenyi Kweshi, dans sa these a développe l’argument que la tradition africaine devrait accueillir le Christ et son message comme elle sait accueillir l’étranger. L’autre nous apporte toujours quelque chose que l’on n’a pas, une expérience, une histoire, un savoir qui viennent enrichir nos connaissances et féconder notre propre culture. Au début de sa thèse il analyse très bien comment, dans la tradition africaine, l’étranger est perçu sous sa double face de menace et de chance.

L’étranger, celui-qui-vient d’ailleurs est tout d’abord perçu comme menace :

            1° - Il est épiphanie de l’inconnu, apparition de l’étrange. Il est envahissement de la nouveauté pure, irruption de l’inattendu, peut-être de l’indésirable.

          2° - J’ignore ses intentions véritables ou les nouvelles dont il est porteur. Vient-il en ami ? en envahisseur ?

           3° - Sa présence impose à celui qui l’accueille une responsabilité supplémentaire et lui fait courir des risques nouveaux. Si c’est un voleur son hôte sera considéré comme complice, de même s’il importune la femme d’autrui…D’autre part, tout ce qui peut survenir de fâcheux à l’étranger retombe sur son hôte. Aujourd’hui, en France, celui qui signe une déclaration d’accueil d’un étranger est passible de prison si cet étranger passe dans la clandestinité.

Mais l’étranger est aussi une chance :

            1° - Il peut devenir un allié de plus, un ami éventuel. On peut être étranger à son tour un jour et on sera accueilli par celui qu’on accueille aujourd’hui. Qui sait accueillir élargit le cercle de ses amis et accroit son prestige.

            2° - L’étranger est comme de l’air frais qui vient ventiler un système toujours enclin à se replier sur lui-même, il est comme un souffle nouveau, une force de renouvellement. Sur beaucoup de sujets il apporte le point de vue de son pays et son apport peut parfois être considérable.

            L’hospitalité considère cette face positive. Accueillir l’autre, s’ouvrir à l’autre est déjà une richesse. Voir en lui le Christ et l’envoyé de Dieu nous situe sur un tout autre plan et nous fait entrer dans le Royaume. J’étais un étranger et vous m’avez accueilli. L’accueil de l’autre devient accueil de Dieu, chemin nécessaire pour aller à Dieu. Nous retrouvons la parabole du Samaritain et la parole de Jésus, Va et fais de même ! Autrement dit, ne pas attendre que l’autre vienne à moi mais « courir à sa rencontre avec l’empressement de la charité » (RB c.53) Abraham est pour nous un modele  en ce sens «Levant les yeux, il vit trois hommes debout à proximité. Quand il les vit, il courut de l'entrée de la tente pour les accueillir et, inclinant vers le sol,

 

il a dit: «Monsieur, si je peut vous demander cette faveur, s'il vous plaît ne pas aller sur le passé de votre serviteur.» Gen. 18,2-3

 

5) St Benoît patron de l’Europe

            Pourquoi st Benoît a-t-il été nommé patron de l’Europe ? On pense à l’action civilisatrice des moines, en particulier le défrichage des terres. Aujourd’hui on touche des primes pour mettre des terres en friche ! On pense à leur rôle de conservateurs de la culture ancienne par leurs bibliothèques, leurs écoles… On pense à leur rôle évangélisateur et à la dimension spirituelle qu’ils ont su donner à la culture européenne. Mais pense-t-on suffisamment au rôle profond qu’ils ont joué par leur hospitalité pour fonder une civilisation plus humaine, une vraie fraternité ? L’humanisme chrétien se caractérise d’abord par la valeur qu’il sait reconnaître dans l’autre et surtout dans le pauvre, le faible, le souffrant, le blessé, l’étranger, le pécheur…Quand st Benoît demande à l’abbé de manger avec l’hôte, avec tout hôte, on peut penser à Jésus ne craignant pas de manger avec les pécheurs. La Cène du Jeudi-Saint est un repas d’amitié avec un traître et des disciples qui vont l’abandonner. L’Eucharistie nous rappelle toute l’importance, toute la charge symbolique du repas pris en commun. On ne voit jamais Jésus inviter à sa table mais toujours s’inviter chez l’autre, chez Zachée, Simon le pharisien, Matthieu le publicain, Marthe et Marie. Quand il invite à sa table c’est pour ouvrir le repas sur une dimension qui n’est plus de ce monde, sur le Royaume : le pain multiplié oriente vers l’eucharistie, pain qui donne la vie éternelle, la Cène du Jeudi Saint introduit dans la communion trinitaire, le poisson grillé au bord du lac révèle sa présence de ressuscité.

            Ne laissons pas notre hospitalité monastique être récupérée par les offices de tourisme. Mais gardons un regard de foi, pratiquons la charité en grande humanité et sachons partager avec les hôtes notre espérance et notre paix. Le temps de l’Avent nous rappelle qu’accueillir l’autre est une façon privilégiée d’accueillir Dieu.

livraison des Études, déc. 2006, p. 658 : « Le pluralisme serait un malheur si chacune de ses composantes n’avait pas d’hospitalité pour l’autre »  Massimo Cacciari, philosophe italien maire de Venise.

 

Agressions d’Israël au Liban, la sauvagerie des tueries au Burundi ou au Rwanda, la guerre en Irak, l’insecurite en Haiti… Mais commençons par nous interroger nous-mêmes. Comment est-ce que je vis ma relation aux autres, à tous les autres, mais en particulier avec ceux qui me sont le plus proches, qui me sont précisément trop proches car ils entrent dans mon domaine de chaque jour ?

Pour poser la question autrement, demandons-nous quelle conception nous nous faisons de la charité. En général nous, les hommes, nous envisageons l’exercice de la charité de façon active : aller vers les autres, leur rendre service, avoir souci de leur santé, de leur fatigue… Et je pourrais citer de nombreux exemples très beaux dans notre communauté : services rendus, propositions de se remplacer, effort pour proposer une explication après un malentendu… Mais il est toujours plus facile d’avoir soi-même l’initiative que de se laisser déstabiliser par l’autre. Il est plus facile de donner que de se laisser emprunter ou voler… c’est normal !
Dans ce beau passage de la lettre de saint Paul aux Éphésiens nous avons toutes les attitudes a adopté face a ces situations anormales:
« Frères, vous avez reçu la marque du Saint Esprit de Dieu, ne le contristez pas. Faites disparaître de votre vie tout ce qui est amertume, emportement, colère, éclats de voix ou insultes, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ : il nous a aimés et s’est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire. » (Ep 4, 30 à 5, 2)
Comment être pleins de générosité, pleins surtout de tendresse et fuir la colère ?
Imiter DieuVivre dans l’amour comme le Christ… c’est donner au commandement de l’amour fraternel une dimension illimitée, une mesure infinie. Depuis que Jésus a mis sur le même plan les deux commandements de l’amour de Dieu et du prochain, il faut aimer Dieu et le prochain de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces.

L’exhortation apostolique de Jean Paul II, Vita consecrata a raison de nous inviter à dépasser le niveau moral pour nous situer sur le plan théologal.
« Dans la vie de communauté, on doit pouvoir en quelque sorte saisir que la communion fraternelle, avant d'être un moyen pour une mission déterminée, est un lieu théologal où l'on peut faire l'expérience de la présence mystique du Seigneur ressuscité (cf. Mt 18,20). Cela se réalise grâce à l'amour mutuel de ceux qui composent la communauté, amour nourri par la Parole et par l'Eucharistie, purifié par le Sacrement de la Réconciliation, soutenu par la prière pour l'unité, don de l'Esprit à ceux qui se mettent à l'écoute obéissante de l'Évangile. C'est précisément Lui, l'Esprit, qui introduit l'âme dans la communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ (cf. 1 Jn 1,3), communion qui est source de la vie fraternelle. » n. 42


Accueillir l’autre dans sa vie conduit  a une vrai relation avec Dieu.

Aux jours où Jésus donna ce résumé de la Loi, les légistes mettaient au premier rang la sanctification du Sabbat. Toute la religion d'Israël gisait sur ce commandement Chef et Centre de tous les autres; il l'étouffait sous une multitude de formalités étroites et supprimait toute liberté humaine sous prétexte de culte divin.

 

C'est dans cet état d'esprit que s'avançait vers le Maître le Pharisien qui voulait avoir son avis et lui demandait : Quel est le plus grand commandement de la Loi ? - Ce n'était nullement l'amour de la vérité qui inspirait cette inquisition ; c'est ici un piège que l'on tend pour y faire tomber l'ennemi, non une question que l'on pose pour connaître l'opinion du Maître. Mais Jésus va briser le piège et révéler toute la vérité : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée ; c'est là le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. Matthieu 22, 37-38
« Et qui est mon prochain ? »  il demande a Jesus(Lc 10,29) . Il ne pense pas à demander qui est Dieu, croyant le bien savoir : Dieu ne peut être confondu avec personne, il est forcément l’Unique, puisqu’on ne le rencontre nulle part. L’aimer, même de tout son cœur, n’est pas un vrai problème, car aucune mesure connue ne peut nous faire le reproche de ne pas l’aimer suffisamment. Si ce n’est la mesure de l’amour dû au prochain, puisqu’il est « semblable » à l’amour dû à Dieu. Saint Jean en fait la remarque : « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il déteste son frère, c’est un menteur : celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas. » (1 Jn 4, 20)… aimer Dieu comme il doit être aimé, c’est aimer son prochain sans mesure…. » et pour Jésus, «tout homme est mon prochain… le prochain, c’est l’autre. Au regard de l’amour, l’autre est l’égal de Dieu, car il est le lieu de l’altérité absolue, l’image du Tout-Autre qu’on ne rencontre nulle part si on ne va pas au-devant de n’importe qui.

Autre qu’on ne rencontre nulle part si on ne va pas au-devant de n’importe qui.

 

 
Quand le légiste avait dit : « cela vaut mieux que tous les holocaustes », il ne se doutait pas de la nouveauté d’un tel propos. « Jésus dénote dans ce jugement un signe des temps nouveaux : « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu » (Mc 12, 33-34). Il n’était pas évident, en effet, de déduire de la primauté de l’amour une conséquence qui relativisait le culte et qui logeait l’amour de Dieu dans le service du prochain de préférence à l’ « office divin » du culte. »
« La grande révolution religieuse accomplie par Jésus, c’est d’avoir ouvert aux hommes une autre voie d’accès à Dieu que celle du sacré, la voie profane de la relation au prochain, la relation éthique vécue comme service d’autrui et poussée jusqu’au sacrifice de soi. Il est devenu Sauveur universel pour avoir ouvert cette voie, accessible à tout homme.  Autrement dit, à tout homme, quelle que soit sa religion. Jésus a payé de sa propre vie ce renversement des valeurs dans le monde religieux : désormais, l’amour du prochain passe avant le culte et le Temple. « Détruisez ce Temple, en trois jours je le relèverai ». Il parlait de son propre corps et donc de son nouveau mode de présence dans l’Église à travers l’amour du prochain. Oui, Jésus a payé de sa vie « le blasphème d’avoir dépossédé le culte du monopole du salut. »
« Jadis, il fallait sans cesse « monter » au lieu saint faire des purifications, des expiations et des prières ; dressé entre ciel et terre, le Temple était le passage obligatoire vers Dieu et vers le salut, il établissait la communication salutaire entre Dieu et le peuple, quand la fumée des sacrifices s’élevait vers le Seigneur maître du ciel et de la terre. Désormais, il est requis et il suffit d’aller à Jésus, et Jésus nous apprend qu’on trouve accès à lui quand on va au secours du plus petit de ses frères, quand on communique fraternellement les uns avec les autres. Son avènement fait basculer les axes de la religion. Dieu ne réside plus, immuable et immobile, au sommet de l’univers, à l’origine des choses, et il n’est plus nécessaire de quitter l’histoire pour aller à lui ; il surgit à l’horizon de l’histoire, il vient à sa rencontre, il vient faire lui-même le salut en établissant entre les hommes son Règne de justice et de liberté, de paix et d’amour. Pour trouver Dieu, le chemin de l’autre remplace la montée au Temple, la route de l’histoire devient le chemin du salut, le retour de l’exil, de l’exil du sacré.
Ce joug nouveau n’est pas moins exigeant que l’ancien, il l’est même davantage… Mais ce joug est « léger », car c’est celui de l’amour fraternel, celui qui construit la vie, et même s’il nous l’enlève pour la donner à d’autres, il nous fait goûter qu’«il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir», selon une « béatitude » de Jésus recueillie par Paul (Ac10, 35) La route du salut a été désacralisée par la sacralisation de la personne de l’autre : voilà la Bonne Nouvelle apportée et réalisée par Jésus, la nouveauté de l’Évangile. »
C’est bien à cette lumière qu’il nous essayera de préciser les appels que nous adresse saint Paul d’être pleins de générosité, de tendresse et de fuir la colère.

1) Être pleins de générosité
L’important pour un être vraiment libre est de pouvoir construire sa vie au lieu de la subir. Si je subis des événements sans adhésion intérieure, sans oui profond, je ne crée plus mon histoire. Je perds ma liberté de décision, je ne suis plus capable d’inventer ma vie. J’ai l’impression qu’on m’a volé ma vie, que d’autres ou les événements en ont décidé à ma place. N’est-ce pas ce que nous éprouvons confusément chaque fois que l’autre vient interférer dans notre vie et nous oblige à accueillir sa demande, son ordre, sa remarque, sa façon d’agir ou de se comporter ou tout simplement sa présence ? Or, être pleins de générosité c’est construire sa vie sur le don de soi, sans calcul, sans limites… Cette générosité accepte que l’autre entre dans ma vie puisque ma vie déjà lui appartient, que je la lui ai donnée… Le Cardinal Ratzinger aujourd’hui Benoit XVI écrivait :
« Mais revenons aux paroles du Christ qui nous dit : C’est quand tu crois que tu dois être ton seul maître et te défendre toi-même que tu te perds. Car tu n’es pas construit comme une île, tu n’es pas un moi qui repose sur lui-même, mais tu es construit pour l’amour et donc pour te donner, pour renoncer, pour être émondé de toi-même. C’est seulement si tu te donnes, si tu te perds, comme le Christ le dit, que tu pourras vivre. » (Cal Ratzinger, Le sel de la terre, p. 163-164)
Là se trouve la grande difficulté : accepter d’être émondé par l’autre, d’être taillé et donc amputé, semble-t-il, de quelque chose de soi, même si c’est d’une branche sans fruit. Alors que c’est seulement si tu te donnes, si tu te perds, comme le Christ le dit, que tu pourras vivre.

2) Être pleins de tendresse
Comment manifester cette tendresse, une tendresse qui sait demeurer virile ? Chacun de nous a un besoin fondamental de se sentir reconnu, apprécié, aimé. C’est dans le regard que je porte sur lui qu’il percevra cette tendresse. Mais plus encore dans le oui avec lequel j’accueille sa demande. Un oui distrait ou donné sans la spontanéité de l’amour ne pourra lui donner cette assurance et le laissera insatisfait, frustré d’affection, frustré d’amitié. Que nos regards ou nos oui soient toujours porteurs de tendresse. "Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande "(Jn 15,14) nous dit Jésus et… si vous le faites avec joie ! Notre oui doit toujours chercher à susciter la vie, éveiller la confiance et l’amour… Si nous ne pouvons toujours accorder ce qui nous est demandé, nous devons toujours répondre par un sourire et une bonne parole, comme saint Benoît le rappelle au cellérier, ajoutant : "Une parole aimable, chargée de tendresse, vaut mieux que le plus beau présent" (RB 3114).

3) Fuir la colère
Qui se fâche se donne toujours tort, même si ce qu’il dit est juste et fondé. Qui se fâche me fait penser à Jonas. Dieu lui demande : "As-tu bien raison de te fâcher, Jonas ?" Cette scène est pleine d’humour et nous invite à regarder avec le même humour sa colère aussi bien que celle des autres. Toute réaction de violence est l’expression d’une peur, d’une insécurité, d’un manque de reconnaissance. Tant que dure cette insécurité il sera bien difficile de gérer et d’humaniser la violence. Aussi avant de chercher comment répondre au frère qui se met en colère, il faut chercher comment lui assurer cette reconnaissance et ce climat de confiance qui le mettra en sécurité. Sur le moment, ce n’est sans doute pas possible mais cela montre l’importance du climat de confiance et de reconnaissance qu’il revient à chacun de créer et de développer en communauté.

4) Réaliser une vraie communion est une mission d’Église.
Jean Paul II soulignait l’importance ecclésiale du témoignage donné par une communauté unie et fraternelle. Le monde d’aujourd’hui a grandement besoin de rencontrer de telles communautés. Si les fidèles apprécient tellement notre liturgie c’est parce qu’elle exprime une vraie communion fraternelle, une joie d’être ensemble, une vraie fraternité. « Toute l'Église compte beaucoup sur le témoignage de communautés riches " de joie et de l'Esprit Saint " (Ac 13, 52). Elle désire présenter au monde l'exemple de communautés dans lesquelles l'attention mutuelle aide à dépasser la solitude, la communication pousse chacun à se sentir coresponsable et le pardon cicatrise les blessures et renforce de la part de tous l'engagement à la communion… Afin de présenter à l'humanité d'aujourd'hui son vrai visage, l'Église a réellement besoin de telles communautés fraternelles qui, par leur existence même, représentent une contribution à la nouvelle évangélisation, parce qu'elles montrent de façon concrète les fruits du "commandement nouveau". Vita consecrata n° 45.
Pour que notre communauté apparaisse telle, il est important que chacun vive ce dynamisme permanent de l’amour fraternel et la conversion constante qu’il exige. L’important me semble être d’accepter pleinement que l’autre entre dans ma vie. Jusqu’où cela peut mener, je l’ignore. Il n’y a pas de limites à mettre a priori. Il s’agit d’une ouverture progressive à l’autre, à la confiance, à l’abandon qui normalement va de pair avec la même attitude vis-à-vis de Dieu dans la prière. Prière et vie fraternelle se correspondent, l’une est toujours le critère d’authenticité de l’autre. Il n’est pas interdit d’ajouter qu’accepter l’autre dans ma vie est un chemin d’humanisation. Certes, l’autre me déstabilise, mais il me sort de moi-même, m’ouvre à la relation, or Dieu est relation. Le plus grave n’est pas quand l’autre me dérange et entre dans ma vie, mais bien lorsqu’il m’ignore ou m’exclut de son champ visuel ou d’action.
Ce chemin de l’amour fraternel est celui-là même qui conduit à l’amour mystique du Verbe dont nous parlait si admirablement saint Bernard, dans la lecture de l'office de vigile cette nuit (La charité ne recherche pas son propre avantage ; elle n’a pas eu de peine à me persuader, depuis longtemps, qu’aucun de mes désirs personnels n’était préférable à votre intérêt. À mon avis, prier, lire, écrire, méditer, et toutes les autres occupations favorables à ma vie spirituelle je les tiens pour dommageables, si elles ne vous sont pas utiles. Sermon 3 sur le Cantique des cantiques). L’un ne va pas sans l’autre.

 

1 - Accueillir, c’est écouter l’autre pour écouter Dieu
Quand l’autre me parle, souvent je me sens déjà un peu agressé. Bonne expérience qui peut me rendre attentif à la façon dont je m’adresse à l’autre, car lui aussi peut se sentir agressé quand je m’adresse à lui. Une parole dite avec une grande confiance est une des vraies joies de la relation, de même qu’un geste qui exprime cette confiance paisible. Toute nervosité, toute précipitation dans le langage ou dans les gestes, diminue forcément l’attention à l’autre : ce que j’ai à faire ou à dire prend alors plus d’importance que la présence de l’autre. Nous le sentons tous, mais certains qui n’ont pas eu durant leur enfance tout l’amour auquel ils avaient droit y sont encore plus sensibles. Bien des fois on passe à côté de la vraie relation et on ne s’en rend pas compte. C’est ainsi que l’on fait souffrir sans le vouloir, c’est ainsi que des couples s’effritent peu à peu.
Pour se sentir écoutés certains ont besoin de plus de temps que d’autres. Ce n’est pas parce que j’ai bien compris ce qu’un frère voulait me dire qu’il s’est senti écouté. Cette remarque d’un prêtre du Prado parlant de son entretien avec le Père Ancel est significative : "Il m’a très bien compris mais il ne m’a pas écouté!" C’est Mgr Ancel lui-même qui nous rapportait ce propos ici au chapitre.
Si la véritable écoute est déjà difficile dans l’accompagnement, que dire des rencontres où l’autre me fait une remarque, me demande de modifier mon projet ? Là, je me sens directement agressé. Je me suis tellement identifié à mon projet, à ma façon de penser, que j’ai perdu la liberté d’entendre autre chose. Me sentant agressé, ma réponse sera une défense, une protection, avec des arguments qui parfois n’ont rien à voir avec la remarque que l’on me fait… J’ai perdu ma liberté. Pourquoi ne pas répondre paisiblement comme Jésus : si j’ai mal parlé, si j’ai mal agi, montre-moi où je me suis trompé ? Très souvent il ne s’agit même pas d’une erreur mais d’une autre façon de faire à laquelle je n’avais pas pensé ou à laquelle je n’avais pas donné l’importance que lui donne ce frère qui vient me la suggérer… Ecouter ne veut pas dire obligatoirement se rallier au point de vue de l’autre mais le prendre véritablement en considération, être avec lui, de son côté, dans cette suggestion, cette remarque…Ainsi on sort de soi pour aller à la rencontre de l’autre.

De même qu’on peut parler une heure avec quelqu’un sans le rencontrer vraiment, de même nous faisons face à beaucoup de faits qui ne deviennent pas pour nous des ‘évènements’. Car, comme le dit le Père Scholtus « L’évènement est en quelque sorte empêché de se produire là où règne la vie habituée. C’est dire que si par définition l’évènement est irruption de l’imprévisible, pour avoir lieu il requiert cependant notre vigilance et notre réponse. » (Petit christianisme d’insolence, Bayard 2004, p.99) Notre peur de l’imprévu nous empêche de regarder l’inattendu avec objectivité Trop vite nous commençons par juger ou condamner a priori, qu’il s’agisse d’un retard, d’une erreur, d’un accident…


2. Accueillir l’autre, c’est l’accepter dans ce qu’il est
Accepter va plus loin qu’écouter mais si on l’écoute en vérité, déjà l’autre se sent accepté. Les deux sont indissociables. Il faut commencer par écouter pour être sûr qu’on accepte l’autre tel qu’il est et non tel qu’on se l’imagine. Car cela aussi arrive et procure de grandes déceptions un jour : c’est très fréquent dans les couples. Découvrir que l’autre n’est pas tel que je me le suis imaginé peut provoquer une crise grave ou au contraire une découverte trop tardive. Mais l’avait-on suffisamment écouté ?

Accepter l’autre dans sa différence va entraîner en moi un changement, va me déplacer. Vivre à deux, vivre à trente, n’est pas la même chose que vivre seul ! Suis-je prêt à changer, non seulement durant les quelques mois de postulat, mais tous les jours de ma vie ? L’évangile nous appelle sans cesse à nous convertir, c’est-à-dire à changer, mais aussi à tout quitter, à partir…pour suivre quelqu’un. La vie est à ce prix. On ne comprend pas toujours le pourquoi ni où l’autre m’entraîne. On comprendra plus tard ! Il faut savoir faire un bout de chemin avec l’autre, même 2000 stades s’il me sollicite pour 1000 !

Ce qui est vrai de l’acceptation de l’autre l’est aussi de l’acceptation des évènements. S’agacer, se fâcher, crée un barrage à l’amour ; c’est aussi un gaspillage d’énergies qui suscite de la fatigue, affecte le sommeil, supprime l’appétit… A quoi peut servir de refuser un fait ? On ne le changera pas. Il est là qui s’impose. C’est à moi de changer pour, non seulement m’y adapter, mais l’accepter et le faire servir à la construction de ma vie. C’est ainsi qu’il peut devenir ‘évènement’ pour moi. Je suis toujours étonné et peiné quand j’entends dire qu’il y a eu quelques protestations à cause de choses ou de faits qui troublent certains dans leurs habitudes, dans leur emploi du temps, leur menu alimentaire, ou pour des questions de chauffage, d’éclairage, de changement de place,… Tout contretemps, toute contrariété, tout imprévu cache une grâce cachée d’accueil, de liberté et d’amour. Devant la surprise il y a la grâce du possible. Tout est possible à celui qui croit. Tout est possible aussi à celui qui aime. Aimer crée la confiance en l’autre autant qu’en soi, et ouvre un chemin de vie.
L’important pour un être vraiment libre est de pouvoir construire sa vie au lieu de la subir. Or, si je subis des évènements sans adhésion intérieure, sans oui profond, je ne crée plus mon histoire. Je perds ma liberté de décision, je ne suis plus capable d’inventer ma vie. J’ai alors l’impression qu’on m’a volé ma vie, que d’autres ou les évènements en ont décidé à ma place. La vie chrétienne, mais encore davantage la vie religieuse, est espérance, espérance d’avenir, espérance de transfiguration, de résurrection. Pour cela je dois laisser l’inouï de la Résurrection entrer dans ma vie.


3 - Accueillir Dieu suppose une spontanéité de l’amour
Seul l’amour nous permet de prendre les grandes décisions de notre vie qui souvent exigent un total changement : emploi, étude, vocation, mission…Seul l’amour aussi nous permet d’accepter des épreuves : des deuils, une démission, une maladie, une infirmité définitive… On ne peut accepter pleinement que si l’on est mû par un appel, un amour, une confiance… Quittant tout ils le suivirent…
Mais l’amour ne se réduit pas à quelques instants de grandes décisions. Il doit transfigurer toutes les petites décisions ou acceptations de nos journées. Si on aime vraiment le frère par qui elles nous sont proposées et parfois imposées, nous les vivrons dans le même dynamisme que ces grandes décisions qui ont orienté notre vie, dans ce même dynamisme pascal : qu’il s’agisse d’une demande de service, d’un retard, d’une contrariété, d’un échec, d’un accident, d’une panne, d’une négligence, d’un manque de nourriture ou de boisson, d’un changement d’horaire, d’un jour de pluie alors qu’on espérait du soleil…
Pour nous, célibataires, qui ont fait vœu de stabilité, la grande tentation est de s’installer dans un refus du changement et de faire de cette attitude une vertu. Cela s’appelle devenir ‘vieux garçon’. On se referme sur soi, sur sa santé, son emploi, ses temps libres, sa sieste…On accepte très difficilement d’être dérangé, bousculé. Heureusement, la communauté à laquelle nous sommes liés par la stabilité, paradoxalement est toujours là pour nous déstabiliser.

Dieu se présente toujours dans l’inattendu et jamais dans le figé de la routine, sinon pour nous en sortir ! Dieu est l’inédit, l’imprévisible, qu’il mette fin à une longue attente comme pour Anne ou Sara ou qu’il nous donne à peine le temps d’envisager ce qui nous arrive comme pour Marie, fiancée à Joseph. Dieu bouscule et réalise en même temps qu’il propose, laissant juste la place à un OUI rapide, spontané et joyeux. Si l’on refuse, Dieu n’insiste pas et se retire ; il reviendra peut-être plus tard sous une autre forme, mais l’occasion a passé. Dieu ne s’arrête jamais et ne force jamais une liberté malgré parfois les apparences. Quand Jésus appelle dans l’Evangile il est toujours en marche, une demi heure plus tard il est déjà plus loin. Il faut le suivre pour le rattraper comme Jean et André.
Dieu est patient et cependant il se présente souvent avec l’impatience de l’amour. Un oui d’amitié, en effet, se donne spontanément et ne se fait pas attendre des semaines ou des mois. M’aimes-tu ? Tu sais bien que oui. Alors suis-moi ! Et l’autre ? Ne t’inquiète pas pour lui, toi, suis-moi !

La plus grande surprise, l’événement le plus inattendu, celui qui change notre vie c’est de savoir qu’on est aimé et d’y croire. Il suffit de regarder quelle grâce et quel changement ce fut pour Marie, pour Pierre, pour Madeleine, pour Elie, Jérémie, Moïse ou le prophète Osée…Reconnaître et accepter d’être aimé ouvre dans notre vie une aventure nouvelle…Mais comment découvrir qu’on est aimé de Dieu si on n’aime pas vraiment son frère ?

Mon accueil de Dieu se fait souvent dans des moments de silence et de prière mais le oui qui sera donné alors s’est déjà exprimé, la plupart du temps, dans mes relations fraternelles, dans le travail, dans ces multiples oui qui me sont demandés au long d’une journée. Cf. Bienheureux Guerric : "Vous n’avez pas rencontré le Ressuscité auprès des autels, et vous le rencontrez sur les chemins qui vous conduisent au travail !" Par chacun de ces oui acceptés, ces oui spontanés, comme celui de Martin donnant une partie de son manteau au pauvre, Dieu crée du nouveau et donne sens à mon existence. Tous ces oui quotidiens me conduisent vers le OUI dernier et définitif, un oui qui sera d’autant plus total qu’il aura été préparé par ces oui souvent insignifiants mais chargés d’amour. Nous le savons, aucun oui héroïque, aucun oui de martyr, ne s’improvise au moment même ; il a été préparé par une succession de oui ; cela apparaît très clairement dans le Journal de Christophe. Il en fut de même pour Marie, il en fut de même pour Jésus lui, qui n’était que OUI !

Vois si je prends le chemin des idoles, et conduis-moi sur le chemin d’éternité. (Ps 138, 26)

 

hospitalité a l’hospice du grand saint Bernard sur les traces du saint fondateur

Une mission[6] : la Louange et l’Hospitalité

A ce service sur la montagne, le « pèlerin du Seigneur » comme on appela Saint Bernard fit appel à des religieux de l’Ordre de Saint Augustin, leur demandant de se dévouer jusqu’au péril de leur vie.

« Ici le Christ est adoré et nourri » : telle sera leur devise.
« Prière et amour universel » : tel sera le secret de leur dévouement
.

Saint Bernard apprit à ses fils à se tenir d’abord immobile devant Dieu, dans la contemplation pour mieux cheminer avec tous les hommes. Aussi confie-t-il à la communauté des religieux de l’hospice, comme première tâche, la mission de louer le Seigneur : passer chaque jour par le Christ avec le monde entier pour le consacrer au Dieu vivant.

La louange est un chant d’éternité, mais « celui-là seul est chrétien, qui, jusque dans sa maison et dans sa patrie, se reconnaît pèlerin et pratique l’hospitalité pour arriver par elle jusqu’à Dieu…. » (Saint Augustin). Ce Christ loué et adoré dans la prière, il faut en prendre soin dans ce frère rencontré sur la route. Et, ici sur la montagne, la charité n’a pu se contenter d’être accueillante : elle a dû se faire prévenante, elle a dû aller sur les chemins, elle a dû faire la trâce et ouvrir la piste, elle a dû aller à la rencontre de l’égaré :
« Chaque jour, deux guides s’en iront de chaque côté de la montagne, jusqu’à la distance d’environ une lieue ; plus loin si la nécessité se fait sentir. Ils apporteront avec eux la nourriture habituelle : le pain, le vin, le fromage, comme on l’a toujours fait. Si les deux guides ne suffisent pas à porter secours, l’un des deux ira quérir un renfort immédiat auprès du Supérieur.
Après une nuit passée à l’hospice – ou plus, s’il y a tempête – les guides repartiront avec les voyageurs, jusqu’à ce qu’ils soient sortis des périls de la neige.
 » 
Anciennes Constitutions de l’Hospice, de 1438.

Ainsi durant neuf siècles, les religieux demeurèrent fidèles à leur mission : ils jetaient vers Dieu leurs psaumes et leurs hymnes et puis s’en allaient à la rencontre des voyageurs.
L’hospitalité, raison d’être de cet hospice, était accordée absolument gratuitement : le gîte et le couvert étaient ainsi offerts à tous les voyageurs sans restriction. L’accueil devait être le même pour tout homme, quels que soient sa religion, sa nationalité, son âge, sa fortune…qu’il soit homme d’église, pèlerin, trafiquant, malfaiteur fuyant la justice… la seule priorité allait à celui qui était le plus en danger !

Nul n’avait le droit de s’installer. Après avoir repris des forces, il fallait poursuivre sa route.

Bien qu’aujourd’hui les circonstances aient bien changés, la vocation traditionnelle d’accueil de l’hospice n’en conserve pas moins sa raison d’être, elle a dû être adaptée.
Fidèles à l’intuition de leur fondateur, les fils de Saint Bernard de Menthon ont décidé d’accompagner ces nouveaux pèlerins du 20ème
 siècle, en quête d’un sens à leur vie, en quête d’un absolu motivant le risque de la vie. L’hospice se veut toujours largement ouverte à tous ses frères qui viennent aujourd’hui en montagne chercher un peu d’air pur et faire l’expérience pour quelques jours, d’une vie sobre, dépouillée et exigeante.

 

 

1-   Dieu est Père des miséricordes

 

 

A) Dieus’est révèle à Israël en faisant Israël son nom.

Dieu à un nom, Un nom qui exprime l’essence, l’identité …    

De la personne et le sens de la vie. Loin d’être une force anonyme. Donner son nom a quant à Est. En quelque sorte se livre soi même à cette personne la, c’est se rendit accessible, capable d’être connu plus intimement, d’être appelle, personnellement. (CEC)  203-211…

Dieu se révèle à ceux qui croient en lui. Israël le peuple a qui Dieu a parle

En premier (C E C 203) Le peuple des des rédemptions radicales du peuple Dieu, le purification radicale dertts ses imfidelites (E Z .36), un salut qui uncluxra tte les nations mais surtout  les pauvres et les humbles du seigneur (so2 ,3 qui porteront cette espérance.des femmes saints comme ; sara, Rebecca, Rachel, Myriam debora, Anne, Judith et éther ont conserve vivante l’espérance du salut d’Israël .la Ligne la plus pure en est marie (C E C 489) . ce que Dieu ns demande c’est de croire en sa miséricorde c’est tout . le reste vient après .tel que notre état … Dieu vivant ;je suis le Dieu  des pères … (c x 3,6) le Dieu des peres celui qui avait guide les partri arches dans leurs  pérégrination .

 

B- Dieu est père … tout-puissant

 

a)La paternité Et la toute puissance de Dieu s’éclairent mutuellement.

" Tu as pitié de tous, parce que Tu peux tout " (Sg 11, 23)

270 Dieu est le Père Tout-Puissant. Sa paternité et sa puissance s’éclairent mutuellement. En effet, il montre sa Toute-Puissance paternelle par la manière dont Il prend soin de nos besoins (cf. Mt 6, 32) ; par l’adoption filiale qu’il nous donne (" Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur Tout-Puissant " : 2 Co 6, 18) ; enfin par sa miséricorde infinie, puisqu’il montre sa puissance au plus haut point en pardonnant librement les péchés.

271 La Toute-Puissance divine n’est nullement arbitraire : " En Dieu la puissance et l’essence, la volonté et l’intelligence, la sagesse et la justice sont une seule et même chose, de sorte que rien ne peut être dans la puissance divine qui ne puisse être dans la juste volonté de Dieu ou dans sa sage intelligence " (S. Thomas d’A., s. th. 1, 25, 5, ad 1).

Le mystère de l’apparente impuissance de Dieu

272 La foi en Dieu le Père Tout-Puissant peut-être mise à l’épreuve par l’expérience du mal et de la souffrance. Parfois Dieu peut sembler absent et incapable d’empêcher le mal. Or, Dieu le Père a révélé sa Toute-Puissance de la façon la plus mystérieuse dans l’abaissement volontaire et dans la Résurrection de son Fils, par lesquels Il a vaincu le mal. Ainsi, le Christ crucifié est " puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes " (1 Co 1, 24-25). C’est dans la Résurrection et dans l’exaltation du Christ que le Père a " déployé la vigueur de sa force " et manifesté " quelle extraordinaire grandeur revêt sa puissance pour nous les croyants " (Ep 1, 19-22).

273 Seule la foi peut adhérer aux voies mystérieuses de la Toute-Puissance de Dieu. Cette foi se glorifie de ses faiblesses afin d’attirer sur elle la puissance du Christ (cf. 2 Co 12, 9 ; Ph 4, 13). De cette foi, la Vierge Marie est le suprême modèle, elle qui a cru que " rien n’est impossible à Dieu " (Lc 1, 37) et qui a pu magnifier le Seigneur : " Le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom " (Lc 1, 49).

274 " Rien n’est donc plus propre à affermir notre Foi et notre Espérance que la conviction profondément gravée dans nos âmes que rien n’est impossible à Dieu. Car tout ce que [le Credo] nous proposera ensuite à croire, les choses les plus grandes, les plus incompréhensibles, aussi bien que les plus élevées au-dessus des lois ordinaires de la nature, dès que notre raison aura seulement l’idée de la Toute-Puissance divine, elle les admettra facilement et sans hésitation aucune " (Catech. R. 1, 2, 13).

 

 

b) les saintes écritures confessent a maintes reprises la puissance universelle de Dieu .Il est appelez le puissant de Jacob (Gn 49, 24 ; Is 1,24 ; cs le seigneur des armés Le Fort, le vaillant Ps 24, 8  -10) si dieu est tout puissant au ciel et sur la terre «  Ps 135,6 C’est qu il les a faits rien ne lui est donne impossible,  il dis pose a son gré son œuvre. Il est le seigneur  de L’univers. Il   gouverne les  cœurs et les événements selon son ta toute gré. «  Puissance est toujours a ton service, et qui peut résister a la force de ton bras ? << Sg 11,21) 270 Dieu m’outre sa toute puissance paternelle par la manière dent il  prend soin de nos besoins (out 6,32) par l’adoption  filiale qu il nous nous donne … <<je serai un père pour vous, venez pour moi des fils et des fills, dit le seigneur font puis (2 C 0,18). Enfin par sa miséricorde infinie, puis qu’il montre sa puissance au plus haut point en pardonnent librement les pèches. Dieu manifeste sa tte puissance en nous convertissant de no pèches et nous rétablissant dans son amitié pat la grâce.       

    

 Dieu est Amour …

L’amour de Dieu est paternel et maternel come devrait être tout amour.L’Amour de Dieu est. L’Amour vrai. Dieu est pere avec des entrailles de mère. Il nous aime en vérité. Il nous aime en vérité.La charité trouve sa joie dans la verité.Dieu est. Infiniment miséricorde mais c’est lui aussi qui donne les lois de vie.L’amour de Dieu est. Tendre et misericordieux mains aussi lumineux et vigoureux. Il nous nous amène a accepter la vérité sur nous même. Tout est. Est. Donné dans la grâce de sa présence mais nous avons notre part à vivre. Il ne peut y avoir amour réel sans verité.pas d’amour constructive sans vrai amour. Dieu est amour il nous aime d’un amour miséricordieux.

 

 

 

c)   Marie mère des miséricordes de 2677

Ces deux  paroles de la salutation de l’ange : « pleine de grace , le seigneur est avec toi », s’eclairent mutuellement.Marie est pleine de grace parce que le seigneur est avec elle.La grace dont elle est comble ,c’est la            

Présence de celui qui est la source de toute grâce. Elle est la demeure de Dieu parmi les hommes. (ap.21, 3)

« Tu es bénit entre toutes les femmes et Jésus le fruit de tes entrailles est bénit. »Marie est bénit entre toutes les femmes parce qu’elle a cru en l’accomplissement de la parole de Dieu. (lc1, 45).Abraham par sa foi est devenu une source de bénédiction pour toutes les nations de la terre. (Gn.12, 3).Marie par sa foi est devenu  la mère des croyants grâce a laquelle toutes les nations  de la terre reçoivent celui qui est la bénédiction même de Dieu ; Jesus. Marie est la mère de Dieu et notre mère. Dans nos soucis  quotidien.elle fera comme elle a fait pour elle pour nous.

 Pour Jean claude Colin qui n’a pas connu sa mere et son pere, Marie fut toujours la mere ideale,la mere celeste aupres de qui on trouve un refuge lors des moments difficiles.en voici l’image qu’ila fait de Marie : 'Elle est un port assuré et toujours ouvert du salut, dans lequel l’ame agité par le flot des tribulations retrouve le calme , le déséspéré la confiance, l’ame affligée la paix , le pecheur la miséricorde, le juste un abri contre toutes les tempetes qui menaceraient sa vertu.

La viège  Marie a fait de grandes choses  comme elle a fait en France en…a Lourde et La salette Portugal etc… elle en fera encore de plus grandes chose a la fin des temps, parce que le genre humain sera plus malade.

 

 

 

 

 

 

4-Le notre Père…

Jésus nous enseigne  à prier :

« NotrePère ».

Cette prière, comme nous dit Benoît XVI, est un moment de communion, car nul, hors de la communion avec Jésus et avec son Église, ne peut dire « Notre Père ».
Le Père n'a qu'un seul fils : c'est Jésus. Et c'est en Lui seul que nous sommes les fils du Père, et par le fait même, que nous sommes frères.

Le « Notre Père » donne naissance à une manière de prier, d'être et de vivre très saine.

Cette prière nous tourne dans la foi vers Dieu notre Père, et nous tourne concrètement vers la charité envers nos frères. Quand les apôtres demandaient à Jésus de leur apprendre à prier, ils Lui demandaient en même temps de leur apprendre à vivre et à aimer.
Le « Notre Père » est un art de vivre dans la charité et la communion !

Récitez un VRAI « Notre Père ».

Un vrai « Notre Père » récité par un couple tous les jours avant de dormir est une assurance de croissance dans l'amour et une assurance de transformation en un mois.
Un vrai « Notre Père » récité ensemble en famille au repas du soir est un moment d'intimité familiale.
Un vrai « Notre Père » récité par une personne seule la sort tout de suite de sa solitude et la fait vivre en communion
 « Une lumière dans la nuit. »

Je crois qu'à certaines heures, Dieu veut nous consoler, il suffit de nous jetter dans ses bras en le priant avec ces mots meme de Jesus.
dans  Sermon sur la montagne,  le message central du sermon est :
« Soyez parfaits, comme votre Père des cieux est parfait. »

« Rappelez-vous cette parole du Saint-Esprit :
"Soyez fidèles dans les petites choses et je vous établirai sur des grandes." Avant donc de faire quelque chose de grand, commencez par les petites. Pour arriver sur la terre à la perfection, ne cherchez pas la possession de la perfection, qui ne peut exister que dans le ciel, travaillez à l'acquérir et ne vous troublez pas si vous ne l'avez pas. Saint Bernard disait qu'il péchait tous les jours, et nous pécherons tous les jours jusqu'à la fin de notre vie. Toujours, il y aura en nous petit orgueil, petites susceptibilités, petites misères.
C'est ce qui fait notre mérite aux yeux de Dieu, ce sont nos imperfections et nos défauts qui nous font exercer la charité, l'humilité, la patience, la douceur. 

Avec notre bonne volonté, nous pouvons aller à Dieu, et nous sommes sûrs de plaire à Dieu quand nous cherchons de tout notre cœur à lui plaire, et que nous employons les moyens pour réussir.
Ayez donc confiance, ayez donc courage, allez, marchez dans le chemin de l'amour de Dieu. »

Dieu est toujours la pour nous consoler nous consoler soyons attentifs a ses interventions des nos quotidiens .

 

 

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés

2838 Cette demande est étonnante. Si elle ne comportait que le premier membre de phrase – " Pardonne-nous nos offenses " – elle pourrait être incluse, implicitement, dans les trois premières demandes de la Prière du Seigneur, puisque le Sacrifice du Christ est " pour la rémission des péchés ". Mais, selon un second membre de phrase, notre demande ne sera exaucée que si nous avons d’abord répondu à une exigence. Notre demande est tournée vers le futur, notre réponse doit l’avoir précédée ; un mot les relie : " comme ".

Pardonne-nous nos offenses ...

2839 Dans une confiance audacieuse, nous avons commencé à prier notre Père. En le suppliant que son Nom soit sanctifié, nous lui avons demandé d’être toujours plus sanctifiés. Mais, bien que revêtus de la robe baptismale, nous ne cessons de pécher, de nous détourner de Dieu. Maintenant, dans cette nouvelle demande, nous revenons à lui, comme l’enfant prodigue (cf. Lc 15, 11-32), et nous nous reconnaissons pécheurs, devant lui, comme le publicain (cf. Lc 18, 13). Notre demande commence par une " confession " où nous confessons en même temps notre misère et sa Miséricorde. Notre espérance est ferme, puisque, dans son Fils, ‘’nous avons la rédemption, la rémission de nos péchés’’ (Col 1, 14 ; Ep 1, 7). Le signe efficace et indubitable de son pardon, nous le trouvons dans les sacrements de son Église (cf. Mt 26, 28 ; Jn 20, 23).

2840 Or, et c’est redoutable, ce flot de miséricorde ne peut pénétrer notre cœur tant que nous n’avons pas pardonné à ceux qui nous ont offensés. L’Amour, comme le Corps du Christ, est indivisible : nous ne pouvons pas aimer le Dieu que nous ne voyons pas si nous n’aimons pas le frère, la sœur, que nous voyons (cf. 1 Jn 4, 20). Dans le refus de pardonner à nos frères et sœurs, notre cœur se referme, sa dureté le rend imperméable à l’amour miséricordieux du Père ; dans la confession de notre péché, notre cœur est ouvert à sa grâce.

2841 Cette demande est si importante qu’elle est la seule sur laquelle le Seigneur revient et qu’il développe dans le sermon sur la montagne (cf. Mt 6, 14-15 ; 5, 23-24 ; Mc 11, 25). Cette exigence cruciale du mystère de l’Alliance est impossible pour l’homme. Mais " tout est possible à Dieu ".

... comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés

2842 Ce " comme " n’est pas unique dans l’enseignement de Jésus : " Vous serez parfaits ‘comme’ votre Père céleste est parfait " (Mt 5, 48) ; " Montrez-vous miséricordieux ‘comme’ votre Père est miséricordieux " (Lc 6, 36) ; " Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ‘comme’ je vous ai aimés " (Jn 13, 34). Observer le commandement du Seigneur est impossible s’il s’agit d’imiter de l’extérieur le modèle divin. Il s’agit d’une participation vitale et venant " du fond du cœur ", à la Sainteté, à la Miséricorde, à l’Amour de notre Dieu. Seul l’Esprit qui est " notre Vie " (Ga 5, 25) peut faire " nôtres " les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus (cf. Ph 2, 1. 5). Alors l’unité du pardon devient possible, " nous pardonnant mutuellement ‘comme’ Dieu nous a pardonné dans le Christ " (Ep 4, 32).

2843 Ainsi prennent vie les paroles du Seigneur sur le pardon, cet Amour qui aime jusqu’à l’extrême de l’amour (cf. Jn 13, 1). La parabole du serviteur impitoyable, qui couronne l’enseignement du Seigneur sur la communion ecclésiale (cf. Mt 18, 23-35), s’achève sur cette parole : " C’est ainsi que vous traitera mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ". C’est là, en effet, " au fond du cœur " que tout se noue et se dénoue. Il n’est pas en notre pouvoir de ne plus sentir et d’oublier l’offense ; mais le cœur qui s’offre à l’Esprit Saint retourne la blessure en compassion et purifie la mémoire en transformant l’offense en intercession.

2844 La prière chrétienne va jusqu’au pardon des ennemis (cf. Mt 5, 43-44). Elle transfigure le disciple en le configurant à son Maître. Le pardon est un sommet de la prière chrétienne ; le don de la prière ne peut être reçu que dans un cœur accordé à la compassion divine. Le pardon témoigne aussi que, dans notre monde, l’amour est plus fort que le péché. Les martyrs, d’hier et d’aujourd’hui, portent ce témoignage de Jésus. Le pardon est la condition fondamentale de la Réconciliation (cf. 2 Co 5, 18-21), des enfants de Dieu avec leur Père et des hommes entre eux (cf. Jean-Paul II, DM 14).

2845 Il n’y a ni limite ni mesure à ce pardon essentiellement divin (cf. Mt 18, 21-22 ; Lc 17, 3-4). S’il s’agit d’offenses (de " péchés " selon Lc 11, 4 ou de " dettes " selon Mt 6, 12), en fait nous sommes toujours débiteurs : " N’ayez de dettes envers personne, sinon celle de l’amour mutuel " (Rm 13, . La Communion de la Trinité Sainte est la source et le critère de la vérité de toute relation (cf. 1 Jn 3, 19-24). Elle est vécue dans la prière, surtout dans l’Eucharistie (cf. Mt 5, 23-24) :

Dieu n’accepte pas le sacrifice des fauteurs de désunion, il les renvoie de l’autel pour que d’abord ils se réconcilient avec leurs frères : Dieu veut être pacifié avec des prières de paix. La plus belle obligation pour Dieu est notre paix, notre concorde, l’unité dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit de tout le peuple fidèle (S. Cyprien, Dom. orat. 23 : PL 4, 535C-536A).

 

 

I. La miséricorde et le péché

1846 L’Evangile est la révélation[7], en Jésus Christ, de la miséricorde de Dieu pour les pécheurs (cf. Lc 15). L’ange l’annonce à Joseph : " Tu lui donneras le nom de Jésus : car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés " (Mt 1, 21). Il en va de même de l’Eucharistie, sacrement de la Rédemption : " Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés " (Mt 26, 28).

1847 " Dieu nous a créés sans nous, il n’a pas voulu nous sauver sans nous " (S. Augustin, serm. 169, 11, 13 : PL 38, 923). L’accueil de sa miséricorde réclame de nous l’aveu de nos fautes. " Si nous disons : ‘Nous n’avons pas de péché’, nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, Il est assez fidèle et juste pour remettre nos péchés et nous purifier de toute injustice " (1 Jn 1, 8-9).

1848 Comme l’affirme saint Paul : " Où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé ". Mais pour faire son œuvre, la grâce doit découvrir le péché pour convertir notre cœur et nous conférer " la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ Notre Seigneur " (Rm 5, 20-21). Tel un médecin qui sonde la plaie avant de la panser, Dieu, par sa Parole et par son Esprit, projette une lumière vive sur le péché :

La conversion requiert la mise en lumière du péché, elle contient en elle-même le jugement intérieur de la conscience. On peut y voir la preuve de l’action de l’Esprit de vérité au plus profond de l’homme, et cela devient en même temps le commencement d’un nouveau don de la grâce et de l’amour : " Recevez l’Esprit Saint ". Ainsi, dans cette " mise en lumière du péché " nous découvrons un double don : le don de la vérité de la conscience et le don de la certitude de la rédemption. L’Esprit de vérité est le Consolateur (DeV 31).

 

II. La définition du péché

1849 Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite ; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme " une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle " (S. Augustin, Faust. 22, 27 : PL 42, 418 ; S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 71, 6).

1850 Le péché est une offense de Dieu : " Contre toi, toi seul, j’ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait " (Ps 51, 6). Le péché se dresse contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir " comme des dieux ", connaissant et déterminant le bien et le mal (Gn 3, 5). Le péché est ainsi " amour de soi jusqu’au mépris de Dieu " (S. Augustin, civ. 14, 28). Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l’obéissance de Jésus qui accomplit le salut (cf. Ph 2, 6-9).

1851 C’est précisément dans la Passion où la miséricorde du Christ va le vaincre, que le péché manifeste le mieux sa violence et sa multiplicité : incrédulité, haine meurtrière, rejet et moqueries de la part des chefs et du peuple, lâcheté de Pilate et cruauté des soldats, trahison de Judas si dure à Jésus, reniement de Pierre et abandon des disciples. Cependant, à l’heure même des ténèbres et du Prince de ce monde (cf. Jn 14, 30), le sacrifice du Christ devient secrètement la source de laquelle jaillira intarissablement le pardon de nos péchés.

 

1P 4, 755; 1Jc 13 55

 

c)           Le Sacrement de réconciliation

1468 " Toute l’efficacité de la Pénitence consiste à nous rétablir dans la grâce de Dieu et à nous unir à Lui dans une souveraine amitié " (Catech. R. 2, 5, 18). Le but et l’effet de ce sacrement sont donc la réconciliation avec Dieu. Chez ceux qui reçoivent le sacrement de Pénitence avec un cœur contrit et dans une disposition religieuse, " il est suivi de la paix et de la tranquillité de la conscience, qu’accompagne une forte consolation spirituelle " (Cc. Trente : DS 1674). En effet, le sacrement de la réconciliation avec Dieu apporte une véritable " résurrection spirituelle ", une restitution de la dignité et des biens de la vie des enfants de Dieu dont le plus précieux est l’amitié de Dieu (Lc 15, 32).

1469 Ce sacrement nous réconcilie avec l’Église. Le péché ébrèche ou brise la communion fraternelle. Le sacrement de Pénitence la répare ou la restaure. En ce sens, il ne guérit pas seulement celui qui est rétabli dans la communion ecclésiale, il a aussi un effet vivifiant sur la vie de l’Église qui a souffert du péché d’un de ses membres (cf. 1 Co 12, 26). Rétabli ou affermi dans la communion des saints, le pécheur est fortifié par l’échange des biens spirituels entre tous les membres vivants du Corps du Christ, qu’ils soient encore dans l’état de pèlerinage ou qu’ils soient déjà dans la patrie céleste (cf. LG 48-50) :

Il faut rappeler que la réconciliation avec Dieu a comme conséquence, pour ainsi dire, d’autres réconciliations qui porteront remède à d’autres ruptures produites par le péché : le pénitent pardonné se réconcilie avec lui-même dans la profondeur de son être, où il récupère la propre vérité intérieure ; il se réconcilie avec les frères que de quelque manière il a offensé et blessé ; il se réconcilie avec l’Église ; il se réconcilie avec la création toute entière (RP 31).

1470 Dans ce sacrement, le pécheur, en se remettant au jugement miséricordieux de Dieu, anticipe d’une certaine façon le jugement auquel il sera soumis à la fin de cette vie terrestre. Car c’est maintenant, dans cette vie-ci, que nous est offert le choix entre la vie et la mort, et ce n’est que par le chemin de la conversion que nous pouvons entrer dans le Royaume d’où exclut le péché grave (cf. 1 Co 5, 11 ; Ga 5, 19-21 ; Ap 22, 15). En se convertissant au Christ par la pénitence et la foi, le pécheur passe de la mort à la vie " et il n’est pas soumis au jugement " (Jn 5, 24).

 

 

 

 

L’accueil de la miséricorde de Dieu avec Marie Madeleine

 

 

 

a)     Jésus Ressuscité donne vie
et courage à Marie Madeleine

 

 

Au matin de Pâques, Marie Madeleine va très tôt au tombeau de Jésus... elle a peu d'espoir, mais son cœur est rempli d'amour pour son Maître. Quelle ne sera pas la révélation de sa vie : Il est Vivant, Ressuscité et Il l'appelle par son nom ! Quelle rencontre !

Dans l'Évangile, Jésus nous parle de son Père et de son Amour de Providence : cet amour paternel qui veille sur son enfant. La plus merveilleuse Providence de Dieu notre Père, c'est son Fils Jésus.
Jésus en son Incarnation et en sa Rédemption; Jésus demeurant dans l'Eucharistie.

Une fois un pretre etait allé visiter des malades et leur apporte Jésus Eucharistie.
Deux d'entre elles étaient étonnamment mieux. Il demanda à l'une d'elles : « Mais où sont vos angoisses, Madame Gloria ? » Elle lui répondit qu'elle avait bien dormi toute la semaine avec la photo du Sacré Cœur. il lui avait donné une photo du Sacré Cœur avec une prière à réciter tous les soirs avant de dormir; ainsi, elle a dormi avec le Sacré Cœur, et grande était sa joie de lui montrer l'image aujourd'hui.

Mon autre amie, Maria, parlait comme jamais cet après midi. « Vous semblez aller mieux, Maria. » « Oui, je vais mieux; j'ai toujours le chapelet que vous m'avez donné. Mais, au fait, comment récite-t-on le chapelet ? »

Et en partant, elle se jette dans mes bras en me demandant : « Pensez-vous que le Bon Dieu va toujours m'aider ? »
Le don de Jésus est la plus merveilleuse

Providence du Père

 

5-Dans le Christ Dieu nous comble de toute bénédiction.

a) A) La miséricorde de Dieu   Manifester en Jésus

544 Le Royaume appartient aux pauvres et aux petits, c’est-à-dire à ceux qui l’ont accueilli avec un cœur humble. Jésus est envoyé pour " porter la bonne nouvelle aux pauvres " (Lc 4, 18 ; cf. 7, 22). Il les déclare bienheureux car " le Royaume des cieux est à eux " (Mt 5, 3) ; c’est aux " petits " que le Père a daigné révéler ce qui reste caché aux sages et aux habiles (cf. Mt 11, 25). Jésus partage la vie des pauvres, de la crèche à la croix ; il connaît la faim (cf. Mc 2, 23-26 ; Mt 21, 18), la soif (cf. Jn 4, 6-7 ; 19, 28) et le dénuement (cf. Lc 9, 58). Plus encore : il s’identifie aux pauvres de toutes sortes et fait de l’amour actif envers eux la condition de l’entrée dans son Royaume (cf. Mt 25, 31-46).

545 Jésus invite les pécheurs à la table du Royaume : " Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs " (Mc 2, 17 ; cf. 1 Tm 1, 15). Il les invite à la conversion sans laquelle on ne peut entrer dans le Royaume, mais il leur montre en parole et en acte la miséricorde sans bornes de son Père pour eux (cf. Lc 15, 11-32) et l’immense " joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent " (Lc 15, 7). La preuve suprême de cet amour sera le sacrifice de sa propre vie " en rémission des péchés " (Mt 26, 28).

546 Jésus appelle à entrer dans le Royaume à travers les paraboles, trait typique de son enseignement (cf. Mc 4, 33-34). Par elles, il invite au festin du Royaume (cf. Mt 22, 1-14), mais il demande aussi un choix radical : pour acquérir le Royaume, il faut tout donner (cf. Mt 13, 44-45) ; les paroles ne suffisent pas, il faut des actes (cf. Mt 21, 28-32). Les paraboles sont comme des miroirs pour l’homme : accueille-t-il la parole comme un sol dur ou comme une bonne terre (cf. Mt 13, 3-9) ? Que fait-il des talents reçus (cf. Mt 25, 14-30) ? Jésus et la présence du Royaume en ce monde sont secrètement au cœur des paraboles. Il faut entrer dans le Royaume, c’est-à-dire devenir disciple du Christ pour " connaître les mystères du Royaume des cieux " (Mt 13, 11). Pour ceux qui restent " dehors " (Mc 4, 11), tout demeure énigmatique (cf. Mt 13, 10-15).

 

 589 Jésus a surtout scandalisé parce qu’Il a identifié sa conduite miséricordieuse envers les pécheurs avec l’attitude de Dieu Lui-même à leur égard (cf. Mt 9, 13 ; Os 6, 6). Il est allé jusqu’à laisser entendre qu’en partageant la table des pécheurs (cf. Lc 15, 1-2), Il les admettait au banquet messianique (cf. Lc 15, 23-32). Mais c’est tout particulièrement en pardonnant les péchés que Jésus a mis les autorités religieuses d’Israël devant un dilemme. Ne diraient-elles pas avec justesse dans leur effroi : " Dieu seul peut pardonner les péchés " (Mc 2, 7) ? En pardonnant les péchés, ou bien Jésus blasphème car c’est un homme qui se fait l’égal de Dieu (cf. Jn 5, 18 ; 10, 33), ou bien Il dit vrai et sa personne rend présent et révèle le nom de Dieu (cf. Jn 17, 6. 26).

590 Seule l’identité divine de la personne de Jésus peut justifier une exigence aussi absolue que celle-ci : " Celui qui n’est pas avec moi est contre moi " (Mt 12, 30) ; de même quand Il dit qu’il y a en Lui " plus que Jonas, (...) plus que Salomon " (Mt 12, 41-42), " plus que le Temple " (Mt 12, 6) ; quand Il rappelle à son sujet que David a appelé le Messie son Seigneur (cf. Mt 12, 36. 37), quand Il affirme : " Avant qu’Abraham fut, Je Suis " (Jn 8, 58) ; et même : " Le Père et moi nous sommes un " (Jn 10, 30).

591 Jésus a demandé aux autorités religieuses de Jérusalem de croire en Lui à cause des œuvres de son Père qu’Il accomplit (cf. Jn 10, 36-38). Mais un tel acte de foi devait passer par une mystérieuse mort à soi-même pour une nouvelle " naissance d’en haut " (Jn 3, 7) dans l’attirance de la grâce divine (cf. Jn 6, 44). Une telle exigence de conversion face à un accomplissement si surprenant des promesses (cf. Is 53, 1) permet de comprendre la tragique méprise du Sanhédrin estimant que Jésus méritait la mort comme blasphémateur (cf. Mc 3, 6 ; Mt 26, 64-66). Ses membres agissaient ainsi à la fois par ignorance (cf. Lc 23, 34 ; Ac 3, 17-18) et par l’endurcissement (cf. Mc 3, 5 ; Rm 11, 25) de l’incrédulité (cf. Rm 11, 20).

 

 

1439 Le mouvement de la conversion et de la pénitence a été merveilleusement décrit par Jésus dans la parabole dite " du fils prodigue " dont le centre est " le père miséricordieux " (Lc 15, 11-24) : la fascination d’une liberté illusoire, l’abandon de la maison paternelle ; la misère extrême dans laquelle le fils se trouve après avoir dilapidé sa fortune ; l’humiliation profonde de se voir obligé de paître des porcs, et pire encore, celle de désirer se nourrir des caroubes que mangeaient les cochons ; la réflexion sur les biens perdus ; le repentir et la décision de se déclarer coupable devant son père ; le chemin du retour ; l’accueil généreux par le père ; la joie du père : ce sont là des traits propres au processus de conversion. La belle robe, l’anneau et le banquet de fête sont des symboles de cette vie nouvelle, pure, digne, pleine de joie qu’est la vie de l’homme qui revient à Dieu et au sein de sa famille, qui est l’Église. Seul le cœur du Christ qui connaît les profondeurs de l’amour de son Père, a pu nous révéler l’abîme de sa miséricorde d’une manière si pleine de simplicité et de beauté.

 

1846 L’Evangile est la révélation, en Jésus Christ, de la miséricorde de Dieu pour les pécheurs (cf. Lc 15). L’ange l’annonce à Joseph : " Tu lui donneras le nom de Jésus : car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés " (Mt 1, 21). Il en va de même de l’Eucharistie, sacrement de la Rédemption : " Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés " (Mt 26, 28).

1847 " Dieu nous a créés sans nous, il n’a pas voulu nous sauver sans nous " (S. Augustin, serm. 169, 11, 13 : PL 38, 923). L’accueil de sa miséricorde réclame de nous l’aveu de nos fautes. " Si nous disons : ‘Nous n’avons pas de péché’, nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, Il est assez fidèle et juste pour remettre nos péchés et nous purifier de toute injustice " (1 Jn 1, 8-9).

1848 Comme l’affirme saint Paul : " Où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé ". Mais pour faire son œuvre, la grâce doit découvrir le péché pour convertir notre cœur et nous conférer " la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ Notre Seigneur " (Rm 5, 20-21). Tel un médecin qui sonde la plaie avant de la panser, Dieu, par sa Parole et par son Esprit, projette une lumière vive sur le péché :

La conversion requiert la mise en lumière du péché, elle contient en elle-même le jugement intérieur de la conscience. On peut y voir la preuve de l’action de l’Esprit de vérité au plus profond de l’homme, et cela devient en même temps le commencement d’un nouveau don de la grâce et de l’amour : " Recevez l’Esprit Saint ". Ainsi, dans cette " mise en lumière du péché " nous découvrons un double don : le don de la vérité de la conscience et le don de la certitude de la rédemption. L’Esprit de vérité est le Consolateur (DeV 31).

 

 

a)Dieu se sert aussi des hommes……

   Dieu se sert aussi des hommes pour continier à nous bénir. Dieu est le souverain maitre de  son dessein mais pour sa réalisation il se sert du concours des créatures. C’est ce qui explique la grandeur et la bonté du Dieu tout puissant. Dieu ne donne par seulement a ses créatures d’exister, mais aussi la dignité d’autres elles –même,  d’être causes et principes les unes des autres et coopérer aussi a l’accomplissement de son dessein. Les hommes sont des coopéra teurs de Dieu.pour nous donner Jésus notre sauver Dieu a du choisir marie pour  collaboratrice (a l’œuvre de la rédemption par le ex.nous sommes tous hommes collaborateur de Dieu suivant sa volonté. nous pouvons deliberement entrer dans le plan divin, par nos actions, priérs mais aussi par nos souffrances. Aussi ns devenons pleinement collaborateurs de dieu (1 CO 3,9) 0 royaume. Dieu agit dan tout agir de ses créatures (CEC 308).

. Les prophètes pour préparer le chemin et marie comme vose sacre porter Dieu (Jésus) et a des sa vienne jusqu a sa mort             a montrer sa mission que ns avons a notre tour (hommes) baptise a continuer. Jésus envoie toujours aller… (Viens marche avec moi et va…)   

c) Jésus christ sauveur….0

b) Marie mère du christ

 

6- L ‘Amour des pauvres, Signe de la présence de Dieu, source de miséricordes

a)L’amour des pauvres

 Dieu bénit[8] ceux qui viennent en aide aux pauvres et réprouve ceux qui s’en détournent : se mettre au service des autres M t, 5, 41 «te requiert-il pour une course d'un mille, fais-en deux avec lui " A qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos " (Mt 5, 42). " Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement " (Mt 10, . C’est à ce qu’ils auront fait pour les pauvres que Jésus Christ reconnaîtra ses élus (cf. Mt 25, 31-36). Lorsque " la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres " (Mt 11, 5 ; cf. Lc 4, 18), c’est le signe de la présence du Christ.

 " L’amour de l’Église[9] pour les pauvres ... fait partie de sa tradition constante " (CA 57). Il s’inspiré de l’Evangile des béatitudes (cf. Lc 6, 20-22), de la pauvreté de Jésus (cf. Mt 8, 20) et de son attention aux pauvres (cf. Mc 12, 41-44). L’amour des pauvres est même un des motifs du devoir de travailler, afin de " pouvoir faire le bien en secourant les nécessiteux " (Ep 4, 28). Il ne s’étend pas seulement à la pauvreté matérielle, mais aussi aux nombreuses formes de pauvreté culturelle et religieuse (cf. CA 57).

 L’amour des pauvres[10] est incompatible avec l’amour immodéré des richesses ou leur usage égoïste :

Eh bien, maintenant, les riches ! Pleurez, hurlez sur les malheurs qui vont vous arriver. Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont rongés par les vers. Votre or et votre argent sont souillés, et leur rouille témoignera contre vous : elle dévorera vos chairs ; c’est un feu que vous avez thésaurisé dans les derniers jours ! Voyez : le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont fauché vos champs, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des Armées. Vous avez vécu sur terre dans la mollesse et le luxe, vous vous êtes repus au jour du carnage. Vous avez condamné le juste, il ne vous résiste pas (Jc 5, 1-6).

 S. Jean Chrysostome[11] le rappelle vigoureusement : " Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs " (Laz. 1, 6 : PG 48, 992D). " Il faut satisfaire d’abord aux exigences de la justice, de peur que l’on n’offre comme don de la charité ce qui est déjà dû en justice " (AA  :

Quand nous donnons aux pauvres les choses indispensables, nous ne leur faisons point de largesses personnelles, mais leur rendons ce qui est à eux. Nous remplissons bien plus un devoir de justice que nous n’accomplissons un acte de charité (S. Grégoire le Grand, past. 3, 21).

 

 

 

 

b)    Foi et miséricorde

Pour accueillir la misericorde de Dieu, il nous faut une certaine disposition, vivre l’hospitalité du cœur. L’accueil de l’autre dans la vie quotidienne n’est pas contradictoire, une foi agissante, des actes qui prouve l’existance de la foi. Une sorte d’ouverture inconditionelle, universelle. Comme Marie a l’annonciation : « Et Marie dit: Voici l'esclave du *Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole. Et l'ange se retira d'auprès d'elle.» luc 1,38

C'est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les rebelles, parce qu'elle avait reçu les espions avec bienveillance He 11,31«Josué, fils de Nun, fit partir secrètement de Sittim deux espions, en leur disant: Allez, examinez le pays, et en particulier Jéricho. Ils partirent, et ils arrivèrent dans la maison d'une prostituée, qui se nommait Rahab, et ils y couchèrent. et leur dit: L'Eternel, je le sais, vous a donné ce pays, la terreur que vous inspirez nous a saisis, et tous les habitants du pays tremblent devant vous. Les jeunes gens, les espions, entrèrent et firent sortir Rahab, son père, sa mère, ses frères, et tous ceux qui lui appartenaient; ils firent sortir tous les gens de sa famille, et ils les déposèrent hors du camp d'Israël. Josué laissa la vie à Rahab la prostituée, à la maison de son père, et à tous ceux qui lui appartenaient; elle a habité au milieu d'Israël jusqu'à ce jour, parce qu'elle avait caché les messagers que Josué avait envoyés pour explorer Jéricho. Josué 2,1.9;6,23.25»;ainsi Rahab la prostituée  fut justifiée par les oeuvres, lorsqu'elle reçut les messagers et qu'elle les fit partir par un autre chemin »Jacques 2:25;

Le passage à Jéricho sera marqué par le repas dans la maison de Zachée (Luc 19:1-10) et la parabole des mines (Luc 19:11-27). A la sortie de la ville, deux aveugles sont au bord du chemin qui, ayant appris quel était le motif des mouvements devant eux crient : "Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David." (Matthieu 20:30). Marc parle de l’un d’entre eux et souligne l’insistance de son appel.

 «Et ils arrivent à Jéricho ; et comme il sortait de Jéricho avec ses disciples et une grande foule, Bartimée l'aveugle, le fils de Timée, était assis sur le bord du chemin et mendiait. Et ayant entendu dire que c'était Jésus le Nazarénien, il se mit à crier et à dire : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! Et plusieurs le reprirent afin qu'il se tût ; mais il criait d'autant plus fort : Fils de David ! aie pitié de moi ! Et Jésus, s'arrêtant, dit qu'on l'appelât ; et ils appellent l'aveugle, lui disant : Aie bon courage, lève-toi, il t'appelle. Et jetant loin son vêtement, il se leva en hâte et s'en vint à Jésus  Et Jésus, répondant, lui dit : Que veux-tu que je te fasse ? Et l'aveugle lui dit : Rabboni, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit : Va, ta foi t'a guéri ; et aussitôt il recouvra la vue, et il le suivit dans le chemin.»Marc 10,46-52

Il n’y a pas de question ou de réflexion complexe pour Bartimée. Dès qu’il entendit que le Seigneur l’appelle, il se lève. Sa vie est déjà bouleversée, et tout son comportement en est marqué, il change de vie comme il abandonne son ancien manteau. De mendiant au bord du chemin, sans avenir, sans espérance, il est devenu un homme debout, heureux, sachant quelle route prendre… Une image sur laquelle il nous faut nous arrêter, en nous demandant ce qu’est la vie du chrétien !
 
De Jéricho il reste tout au plus une journée de marche pour arriver à Jérusalem, mais il y a une halte à faire, à Béthanie, au mont des Oliviers, six jours avant la Pâque. Marc n’en parle pas ici, mais reviendra sur une soirée mémorable lorsqu’il relatera la trahison de Judas, car ce repas de Béthanie, et la maison emplie du parfum de nard pur, fut déterminant pour lui.

 

 

 

obeissance et benediction

Souvenons-nous des œuvres merveilleuses du Rédempteur, ses miracles et des jugements de sa bouche. Bien que les vrais chrétiens sont peu nombreux nombre, étrangers et voyageurs sur la terre, encore un héritage bien mieux que Canaan est fait en sorte que leur l'alliance de Dieu, et si nous avons l'onction du Saint-Esprit, nul ne peut nous faire de mal. Les afflictions sont parmi nos compassions. Elles prouvent notre foi et notre amour, ils humble notre fierté, ils nous détacher du monde, et d'accélérer nos prières. 

 le personnel qui soutient la vie; lorsque ce personnel est rompu, le corps tombe en panne et les puits à la terre. La parole de Dieu est le personnel de la vie spirituelle, la nourriture et le soutien de l'âme: le plus douloureux jugement est une famine d'entendre la parole du Seigneur. Une telle famine était forte dans tous les pays où le Christ est apparu dans la chair; dont la venue, et l'effet bienheureux de celui-ci, sont esquissée dans l'histoire de Joseph. À l'heure dite Christ a été exalté comme médiateur; tous les trésors de grâce et de salut sont

à sa disposition, les pécheurs qui périssent venir à lui, et sont soulagés par lui. (Ps 105:24-45)

 

«Si vous écoutez ces ordonnances, par les observer avec diligence, leSeigneur ton Dieu sera avec vous maintenir la loyauté alliance qu'il a juré à vos ancêtres; il vous aimera, vous bénisse et vous multipliez, il bénira le fruit de votre ventre et le fruit de ton sol, ton blé, ton moût et ton huile, l'augmentation de votre bétail et la question de votre troupeau, dans le pays qu'il a juré à vos ancêtres à vous donner. Vous serez le plus heureux des , ni avec la stérilité, ni la stérilité chez vous ou de votre élevage. peuples Le Seigneur se détournera de vous toutes les maladies, toutes les maladies redoutées de l'Egypte que vous avez connu, il ne sera pas vous infliger, mais il va les déposer sur tous ceux qui détestent . Vous vous dévorera tous les peuples que l'Éternel, ton Dieu donne à vous, en leur montrant aucune pitié, tu ne serviras point leurs dieux, car ce serait un piège pour toi.» Deut 7:12-16

 

 

 

 

7 – La loi et  la misericorde de Dieu

I. Le Salut de Dieu: la loi et la grâce

 Appelé à la béatitude[12], mais blessé par le péché, l’homme a besoin du salut de Dieu. Le secours divin lui parvient dans le Christ par la loi qui le dirige et dans la grâce qui le soutient:

«Travaillez avec crainte et tremblement à accomplir votre salut: aussi bien, Dieu est là qui opère en vous à la fois le vouloir et l’opération même, au profit de ses bienveillants desseins (Ph 2, 12-13).

 

 


a)La loi morale

1950 La loi morale[13] est l’œuvre de la Sagesse divine. On peut la définir, au sens biblique, comme une instruction paternelle, une pédagogie de Dieu. Elle prescrit à l’homme les voies, les règles de conduite qui mènent vers la béatitude promise; elle proscrit les chemins du mal qui détournent de Dieu et de son amour. Elle est à la fois ferme dans ses préceptes et aimable dans ses promesses.

La loi est une règle[14] de conduite édictée par l’autorité compétente en vue du bien commun. La loi morale suppose l’ordre rationnel établi entre les créatures, pour leur bien et en vue de leur fin, par la puissance, la sagesse et la bonté du Créateur. Toute loi trouve dans la loi éternelle sa vérité première et ultime. La loi est déclarée et établie par la raison comme une participation à la providence du Dieu vivant Créateur et Rédempteur de tous. " Cette ordination de la raison, voilà ce qu’on appelle la loi " (Léon XIII, enc. " Libertas præstantissimum " ; citant Thomas d’A., s. th. 1-2, 90, 1) :

Seul parmi tous les êtres animés, l’homme peut se glorifier d’avoir été digne de recevoir de Dieu une loi: animal doué de raison, capable de comprendre et de discerner, il réglera sa conduite en disposant de sa liberté et de sa raison, dans la soumission à Celui qui lui a tout remis (Tertullien, Marc. 2, 4).

 Les expressions de la loi[15] morale sont diverses, et elles sont toutes coordonnées entre elles: la loi éternelle, source en Dieu de toutes les lois; la loi naturelle; la loi révélée comprenant la Loi ancienne et la Loi nouvelle ou évangélique; enfin les lois civiles et ecclésiastiques.

 La loi morale trouve dans le Christ sa plénitude[16] et son unité. Jésus Christ est en personne le chemin de la perfection. Il est la fin de la Loi, car lui seul enseigne et donne la justice de Dieu: " Car la fin de la Loi, c’est le Christ pour la justification de tout croyant " (Rm 10, 4).

b-La loi morale naturelle

L’homme participe à la sagesse et à la bonté[17] du Créateur qui lui confère la maîtrise de ses actes et la capacité de se gouverner en vue de la vérité et du bien. La loi naturelle exprime le sens moral originel qui permet à l’homme de discerner par la raison ce que sont le bien et le mal, la vérité et le mensonge :

La loi naturelle est écrite et gravée dans l’âme de tous et de chacun des hommes parce qu’elle est la raison humaine ordonnant de bien faire et interdisant de pécher ... Mais cette prescription de la raison humaine ne saurait avoir force de loi, si elle n’était la voix et l’interprète d’une raison plus haute à laquelle notre esprit et notre liberté doivent être soumises (Léon XIII, enc. " Libertas præstantissimum ").

 La loi " divine et naturelle[18] " (GS 89, § 1) montre à l’homme la voie à suivre pour pratiquer le bien et atteindre sa fin. La loi naturelle énonce les préceptes premiers et essentiels qui régissent la vie morale. Elle a pour pivot l’aspiration et la soumission à Dieu, source et juge de tout bien, ainsi que le sens d’autrui comme égal à soi-même. Elle est exposée en ses principaux préceptes dans le Décalogue. Cette loi est dite naturelle non pas en référence à la nature des êtres irrationnels, mais parce que la raison qui l’édicte appartient en propre à la nature humaine:

Où donc ces règles sont-elles inscrites, sinon dans le livre de cette lumière qu’on appelle la Vérité? C’est là qu’est écrite toute loi juste, c’est de là qu’elle passe dans le cœur de l’homme qui accomplit la justice, non qu’elle émigre en lui, mais elle y pose son empreinte, à la manière d’un sceau qui d’une bague passe à la cire, mais sans quitter la bague (S. Augustin, Trin. 14, 15, 21).

La loi naturelle n’est rien d’autre que la lumière de l’intelligence mise en nous par Dieu; par elle, nous connaissons ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter. Cette lumière ou cette loi, Dieu l’a donnée à la création (S. Thomas d’A., dec. præc. 1).

 Présente dans le cœur de chaque homme et établie par la raison, la loi naturelle est universelle[19] en ses préceptes et son autorité s’étend à tous les hommes. Elle exprime la dignité de la personne et détermine la base de ses droits et de ses devoirs fondamentaux :

Il existe certes une vraie loi, c’est la droite raison; elle est conforme à la nature, répandue chez tous les hommes; elle est immuable et éternelle; ses ordres appellent au devoir; ses interdictions détournent de la faute ... C’est un sacrilège que de la remplacer par une loi contraire; il est interdit de n’en pas appliquer une seule disposition; quant à l’abroger entièrement, personne n’en a la possibilité (Cicéron, rép. 3, 22, 33).

 L’application de la loi naturelle[20] varie beaucoup; elle peut requérir une réflexion adaptée à la multiplicité des conditions de vie, selon les lieux, les époques, et les circonstances. Néanmoins, dans la diversité des cultures, la loi naturelle demeure comme une règle reliant entre eux les hommes et leur imposant, au-delà des différences inévitables, des principes communs.

 La loi naturelle est immuable[21] (cf. GS 10) et permanente à travers les variations de l’histoire; elle subsiste sous le flux des idées et des mœurs et en soutient le progrès. Les règles qui l’expriment demeurent substantiellement valables. Même si on renie jusqu’à ses principes, on ne peut pas la détruire ni l’enlever du cœur de l’homme. Toujours elle ressurgit dans la vie des individus et des sociétés:

Le vol est assurément puni par ta loi, Seigneur, et par la loi qui est écrite dans le cœur de l’homme et que l’iniquité elle-même n’efface pas (S. Augustin, conf. 2, 4, 9).

  Œuvre[22] très bonne du Créateur, la loi naturelle fournit les fondements solides sur lesquels l’homme peut construire l’édifice des règles morales qui guideront ses choix. Elle pose aussi la base morale indispensable pour l’édification de la communauté des hommes. Elle procure enfin la base nécessaire à la loi civile qui se rattache à elle, soit par une réflexion qui tire les conclusions de ses principes, soit par des additions de nature positive et juridique.

 Les préceptes de la loi naturelle ne sont pas perçus par tous d’une manière claire et immédiate. Dans la situation actuelle, la grâce et la révélation nous sont nécessaires à l’homme pécheur pour que les vérités religieuses et morales puissent être connues " de tous et sans difficulté, avec une ferme certitude et sans mélange d’erreur " (Pie XII, enc. " Humani generis " : DS 3876). La loi naturelle procure à la Loi révélée et à la grâce une assise préparée par Dieu et accordée à l’œuvre de l’Esprit.

c- La loi ancienne

1961 Dieu, notre Créateur et notre Rédempteur, s’est choisi Israël comme son peuple et lui a révélé sa Loi, préparant ainsi la venue du Christ. La Loi de Moïse exprime plusieurs vérités naturellement accessibles à la raison. Celles-ci se trouvent déclarées et authentifiées à l’intérieur de l’Alliance du Salut.

1962 La Loi ancienne est le premier état de la Loi révélée. Ses prescriptions morales sont résumées dans les Dix commandements. Les préceptes du Décalogue posent les fondements de la vocation de l’homme, façonné à l’image de Dieu ; ils interdisent ce qui est contraire à l’amour de Dieu et du prochain, et prescrivent ce qui lui est essentiel. Le Décalogue est une lumière offerte à la conscience de tout homme pour lui manifester l’appel et les voies de Dieu, et le protéger contre le mal :

Dieu a écrit sur les tables de la Loi ce que les hommes ne lisaient pas dans leurs cœurs (S. Augustin, Psal. 57, 1).

1963 Selon la tradition chrétienne, la Loi sainte (cf. Rm 7, 12), spirituelle (cf. Rm 7, 14) et bonne (cf. Rm 7, 16) est encore imparfaite. Comme un pédagogue (cf. Ga 3, 24) elle montre ce qu’il faut faire, mais ne donne pas de soi la force, la grâce de l’Esprit pour l’accomplir. A cause du péché qu’elle ne peut enlever, elle reste une loi de servitude. Selon S. Paul, elle a notamment pour fonction de dénoncer et de manifester le péché qui forme une " loi de concupiscence " (Rm 7, 20) dans le cœur de l’homme. Cependant la Loi demeure la première étape sur le chemin du Royaume. Elle prépare et dispose le peuple élu et chaque chrétien à la conversion et à la foi dans le Dieu Sauveur. Elle procure un enseignement qui subsiste pour toujours, comme la Parole de Dieu.

1964 La Loi ancienne est une préparation à l’Evangile. " La loi est prophétie et pédagogie des réalités à venir " (S. Irénée, hær. 4, 15, 1). Elle prophétise et présage l’œuvre de la libération du péché qui s’accomplira avec le Christ, elle fournit au Nouveau Testament les images, les " types ", les symboles, pour exprimer la vie selon l’Esprit. La Loi se complète enfin par l’enseignement des livres sapientiaux et des prophètes qui l’orientent vers la Nouvelle Alliance et le Royaume des cieux.

Il y eut ..., sous le régime de l’ancienne alliance, des gens qui possédaient la charité et la grâce de l’Esprit Saint et aspiraient avant tout aux promesses spirituelles et éternelles, en quoi ils se rattachaient à la loi nouvelle. Inversement, il existe sous la nouvelle alliance des hommes charnels, encore éloignés de la perfection de la loi nouvelle : pour les inciter aux œuvres vertueuses, la crainte du châtiment et certaines promesses temporelles ont été nécessaires, jusque sous la nouvelle alliance. En tout cas, même si la loi ancienne prescrivait la charité, elle ne donnait pas l’Esprit Saint par qui ‘la charité est répandue dans nos cœurs’ (Rm 5, 5) (S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 107, 1, ad 2).

d- La Loi nouvelle ou Loi évangélique

1965 La Loi nouvelle ou Loi évangélique est la perfection ici-bas de la loi divine, naturelle et révélée. Elle est l’œuvre du Christ et s’exprime particulièrement dans le Sermon sur la montagne. Elle est aussi l’œuvre de l’Esprit Saint et, par lui, elle devient la loi intérieure de la charité : " Je conclurai avec la maison d’Israël une alliance nouvelle ... Je mettrai mes lois dans leur pensée, je les graverai dans leur cœur, et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple " (He 8, 8-10 ; cf. Jr 31, 31-34).

1966 La Loi nouvelle est la grâce[23] du Saint-Esprit donnée aux fidèles par la foi au Christ. Elle opère par la charité, elle use du Sermon du Seigneur pour nous enseigner ce qu’il faut faire, et des sacrements pour nous communiquer la grâce de le faire :

Celui qui voudra méditer avec piété et perspicacité le Sermon que notre Seigneur a prononcé sur la montagne, tel que nous le lisons dans l’Evangile de Saint Matthieu, y trouvera, sans aucun doute, la charte parfaite de la vie chrétienne ... Ce Sermon contient tous les préceptes propres à guider la vie chrétienne (S. Augustin, serm. Dom. 1, 1 : PL 34, 1229-1231).

1967 La Loi évangélique[24] " accomplit " (cf. Mt 5, 17-19), affine, dépasse et mène à sa perfection la Loi ancienne. Dans les " Béatitudes ", elle accomplit les promesses divines en les élevant et les ordonnant au " Royaume des cieux ". Elle s’adresse à ceux qui sont disposés à accueillir avec foi cette espérance nouvelle : les pauvres, les humbles, les affligés, les cœurs purs, les persécutés à cause du Christ, traçant ainsi les voies surprenantes du Royaume.

 La Loi évangélique accomplit les commandements de la Loi. Le Sermon du Seigneur, loin d’abolir ou de dévaluer les prescriptions morales de la Loi ancienne, en dégage les virtualités cachées et en fait surgir de nouvelles exigences : il en révèle toute la vérité divine et humaine. Il n’ajoute pas de préceptes extérieurs nouveaux, mais il va jusqu’à réformer la racine des actes, le cœur, là où l’homme choisit entre le pur et l’impur (cf. Mt 15, 18-19), où se forment la foi, l’espérance et la charité, et avec elles, les autres vertus. L’Evangile conduit ainsi la loi à sa plénitude par l’imitation de la perfection du Père céleste (cf. Mt 5, 48), par le pardon des ennemis et la prière pour les persécuteurs, à l’instar de la générosité divine (cf. Mt 5, 44).

 La Loi nouvelle pratique les actes[25] de la religion : l’aumône, la prière et le jeûne, en les ordonnant au " Père qui voit dans le secret ", à l’encontre du désir " d’être vu des hommes " (cf. Mt 6, 1-6 ; 16-18). Sa prière est le " Notre Père " (Mt 6, 9-13).

 La Loi évangélique comporte le choix décisif entre " les deux voies " (cf. Mt 7, 13-14) et la mise en pratique des paroles du Seigneur (cf. Mt 7, 21-27) ; elle se résume dans la règle d’or : " Ainsi, tout ce que vous désirez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes " (Mt 7, 12 ; cf. Lc 6, 31).

Toute la Loi évangélique tient dans le " commandement nouveau " de Jésus (Jn 13, 34), de nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés (cf. Jn 15, 12).

 Au Sermon du Seigneur il convient de joindre la catéchèse morale des enseignements apostoliques, comme Rm 12-15 ; 1 Co 12-13 ; Col 3-4 ; Ep 4-5 ; etc. Cette doctrine transmet l’enseignement du Seigneur avec l’autorité des apôtres, notamment par l’exposé des vertus qui découlent de la foi au Christ et qu’anime la charité, le principal don de l’Esprit Saint. " Que votre charité soit sans feinte ... Que l’amour fraternel vous lie d’affection ... avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation, assidus à la prière, prenant part aux besoins des saints, avides de donner l’hospitalité " (Rm 12, 9-12). Cette catéchèse nous apprend aussi à traiter les cas de conscience à la lumière de notre relation au Christ et à l’Église (cf. Rm 14 ; 1 Co 5-10).

 La Loi nouvelle est appelée une loi d’amour parce qu’elle fait agir par l’amour qu’infuse l’Esprit Saint plutôt que par la crainte ; une loi de grâce, parce qu’elle confère la force de la grâce pour agir par le moyen de la foi et des sacrements ; une loi de liberté (cf. Jc 1, 25 ; 2, 12) parce qu’elle nous libère des observances rituelles et juridiques de la Loi ancienne, nous incline à agir spontanément sous l’impulsion de la charité, et nous fait enfin passer de la condition du serviteur " qui ignore ce que fait son Maître " à celle d’ami du Christ, " car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître " (Jn 15, 15), ou encore à la condition de fils héritier (cf. Ga 4, 1-7. 21-31 ; Rm 8, 15).

 Outre ses préceptes, la Loi nouvelle comporte aussi les conseils[26] évangéliques. La distinction traditionnelle entre les commandements de Dieu et les conseils évangéliques s’établit par rapport à la charité, perfection de la vie chrétienne. Les préceptes sont destinés à écarter ce qui est incompatible avec la charité. Les conseils ont pour but d’écarter ce qui, même sans lui être contraire, peut constituer un empêchement au développement de la charité (cf. S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 184, 3).

 Les conseils évangéliques manifestent la plénitude vivante de la charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Ils attestent son élan et sollicitent notre promptitude spirituelle. La perfection de la Loi nouvelle consiste essentiellement dans les préceptes de l’amour de Dieu et du prochain. Les conseils indiquent des voies plus directes, des moyens plus aisés, et sont à pratiquer suivant la vocation de chacun :

[Dieu] ne veut pas qu’un chacun observe tous les conseils, mais seulement ceux qui sont convenables selon la diversité des personnes, des temps, des occasions et des forces, ainsi que la charité le requiert ; car c’est elle qui, comme reine de toutes les vertus, de tous les commandements, de tous les conseils, et en somme de toutes les lois et de toutes les actions chrétiennes, leur donne à tous et à toutes le rang, l’ordre, le temps et la valeur (S. François de Sales, amour 8, 6).

1719 Les béatitudes découvrent le but de l’existence humaine, la fin ultime des actes humains : Dieu nous appelle à sa propre béatitude. Cette vocation s’adresse à chacun personnellement, mais aussi à l’ensemble de l’Église, peuple nouveau de ceux qui ont accueilli la promesse et en vivent dans la foi.

e- La béatitude chrétienne

1720 Le Nouveau Testament utilise plusieurs expressions pour caractériser la béatitude à laquelle Dieu appelle l’homme : l’avènement du Royaume de Dieu (cf. Mt 4, 17) ; la vision de Dieu : " Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu " (Mt 5, 8 ; cf. 1 Jn 3, 2 ; 1 Co 13, 12) ; l’entrée dans la joie du Seigneur (cf. Mt 25, 21. 23) ; l’entrée dans le Repos de Dieu (He 4, 7-11) :

Là nous reposerons et nous verrons ; nous verrons et nous aimerons ; nous aimerons et nous louerons. Voilà ce qui sera à la fin sans fin. Et quelle autre fin avons-nous, sinon de parvenir au royaume qui n’aura pas de fin ? (S. Augustin, civ. 22, 30).

1721 Car Dieu nous a mis au monde pour le connaître, le servir et l’aimer et ainsi parvenir en Paradis. La béatitude nous fait participer à la nature divine (1 P 1, 4) et à la Vie éternelle (cf. Jn 17, 3). Avec elle, l’homme entre dans la gloire du Christ (cf. Rm 8, 18) et dans la jouissance de la vie trinitaire.

1722 Une telle béatitude dépasse l’intelligence et les seules forces humaines. Elle résulte d’un don gratuit de Dieu. C’est pourquoi on la dit surnaturelle, ainsi que la grâce qui dispose l’homme à entrer dans la jouissance divine.

" Bienheureux les cœurs purs parce qu’ils verront Dieu ". Certes, selon sa grandeur et son inexprimable gloire, " nul ne verra Dieu et vivra ", car le Père est insaisissable ; mais selon son amour, sa bonté envers les hommes et sa toute-puissance, il va jusqu’à accorder à ceux qui l’aiment le privilège de voir Dieu ... " car ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu " (S. Irénée, hær. 4, 20, 5).

1723 La béatitude promise nous place devant les choix moraux décisifs. Elle nous invite à purifier notre cœur de ses instincts mauvais et à rechercher l’amour de Dieu par dessus tout. Elle nous enseigne que le vrai bonheur ne réside ni dans la richesse ou le bien-être, ni dans la gloire humaine ou le pouvoir, ni dans aucune œuvre humaine, si utile soit-elle, comme les sciences, les techniques et les arts, ni dans aucune créature, mais en Dieu seul, source de tout bien et de tout amour :

La richesse est la grande divinité du jour ; c’est à elle que la multitude, toute la masse des hommes, rend un instinctif hommage. Ils mesurent le bonheur d’après la fortune, et d’après la fortune aussi ils mesurent l’honorabilité ... Tout cela vient de cette conviction qu’avec la richesse on peut tout. La richesse est donc une des idoles du jour et la notoriété en est une autre ... La notoriété, le fait d’être connu et de faire du bruit dans le monde (ce qu’on pourrait nommer une renommée de presse), en est venue à être considérée comme un bien en elle-même, un souverain bien, un objet, elle aussi, de véritable vénération (Newman, mix. 5, sur la sainteté).

1724 Le Décalogue, le Sermon sur la Montagne et la catéchèse apostolique nous décrivent les chemins qui conduisent au Royaume des cieux. Nous nous y engageons pas à pas, par des actes quotidiens, soutenus par la grâce de l’Esprit Saint. Fécondés par la Parole du Christ, lentement nous portons des fruits dans l’Église pour la gloire de Dieu (cf. la parabole du semeur : Mt 13, 3-23).

 

 

e)La charité

1822 La charité est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu par-dessus toute chose pour Lui-même, et notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu.

1823 Jésus fait de la charité le commandement nouveau (cf. Jn 13, 34). En aimant les siens " jusqu’à la fin " (Jn 13, 1), il manifeste l’amour du Père qu’il reçoit. En s’aimant les uns les autres, les disciples imitent l’amour de Jésus qu’ils reçoivent aussi en eux. C’est pourquoi Jésus dit : " Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour " (Jn 15, 9). Et encore : " Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés " (Jn 15, 12).

1824 Fruit de l’Esprit et plénitude de la loi, la charité garde les commandements de Dieu et de son Christ : " Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour " (Jn 15, 9-10 ; cf. Mt 22, 40 ; Rm 13, 8-10).

1825 Le Christ est mort par amour pour nous alors que nous étions encore " ennemis " (Rm 5, 10). Le Seigneur nous demande d’aimer comme Lui jusqu’à nos ennemis (Mt 5, 44), de nous faire le prochain du plus lointain (cf. Lc 10, 27-37), d’aimer les enfants (cf. Mc 9, 37) et les pauvres comme Lui-même (cf. Mt 25, 40. 45).

L’apôtre saint Paul a donné un incomparable tableau de la charité : " La charité prend patience, la charité rend service, elle ne jalouse pas, elle ne plastronne pas, elle ne s’enfle pas d’orgueil, elle ne fait rien de laid, elle ne cherche pas son intérêt, elle ne s’irrite pas, elle n’entretient pas de rancune, elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle trouve sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout " (1 Co 13, 4-7).

1826 " Sans la charité, dit encore l’Apôtre, je ne suis rien ... ". Et tout ce qui est privilège, service, vertu même ... " sans la charité, cela ne me sert de rien " (1 Co 13, 1-4). La charité est supérieure à toutes les vertus. Elle est la première des vertus théologales : " Les trois demeurent : la foi, l’espérance et la charité. Mais la charité est la plus grande " (1 Co 13, 13).

1827 L’exercice de toutes les vertus est animé et inspiré par la charité. Celle-ci est le " lien de la perfection " (Col 3, 14) ; elle est la forme des vertus ; elle les articule et les ordonne entre elles ; elle est source et terme de leur pratique chrétienne. La charité assure et purifie notre puissance humaine d’aimer. Elle l’élève à la perfection surnaturelle de l’amour divin.

1828 La pratique de la vie morale animée par la charité donne au chrétien la liberté spirituelle des enfants de Dieu. Il ne se tient plus devant Dieu comme un esclave, dans la crainte servile, ni comme le mercenaire en quête de salaire, mais comme un fils qui répond à l’amour de " celui qui nous a aimés le premier " (1 Jn 4, 19) :

Ou bien nous nous détournons du mal par crainte du châtiment, et nous sommes dans la disposition de l’esclave. Ou bien nous poursuivons l’appât de la récompense et nous ressemblons aux mercenaires. Ou enfin c’est pour le bien lui-même et l’amour de celui qui commande que nous obéissons ... et nous sommes alors dans la disposition des enfants (S. Basile, reg. fus. prol. 3 : PG 31, 896B).

1829 La charité a pour fruits la joie, la paix et la miséricorde ; elle exige la bienfaisance et la correction fraternelle ; elle est bienveillance ; elle suscite la réciprocité, demeure désintéressée et libérale ; elle est amitié et communion :

L’achèvement de toutes nos œuvres, c’est la dilection. Là est la fin ; c’est pour l’obtenir que nous courons, c’est vers elle que nous courons ; une fois arrivés, c’est en elle que nous nous reposerons (S. Augustin, ep.

et humaine. Il n’ajoute pas de préceptes extérieurs nouveaux, mais il va jusqu’à réformer la racine des actes, le cœur, là où l’homme choisit entre le pur et l’impur (cf. Mt 15, 18-19), où se forment la foi, l’espérance et la charité, et avec elles, les autres vertus. L’Evangile conduit ainsi la loi à sa plénitude par l’imitation de la perfection du Père céleste (cf. Mt 5, 48), par le pardon des ennemis et la prière pour les persécuteurs, à l’instar de la générosité divine (cf. Mt 5, 44).

 

 

 

 

e)Le jugement dernier

L’hospitalité, cette petite voie de misericorde ne servira pas que pour nous combler dans cette vie mais  aussi bien pour notre vie future .Le bien que nous auront fait aujourd’hui a un frere est un tresor caché d’une valeur inestimable pour notre Jugement dernier.

1038 La résurrection de tous les morts, " des justes et des pécheurs " (Ac 24, 15), précédera le Jugement dernier. Ce sera " l’heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l’appel de la voix du Fils de l’Homme ; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation " (Jn 5, 28-29). Alors le Christ " viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges (...). Devant lui seront rassemblés toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche (...). Et ils s’en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à la vie éternelle " (Mt 25, 31. 32. 46).

1039 C’est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu (cf. Jn 12, 49). Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre :

Tout le mal que font les méchants est enregistré – et ils ne le savent pas. Le Jour où " Dieu ne se taira pas " (Ps 50, 3) (...) Il se tournera vers les mauvais : " J’avais, leur dira-t-il, placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le ciel à la droite de mon Père – mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu’à la tête. Quand j’ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes œuvres dans mon trésor : vous n’avez rien déposé dans leurs mains, c’est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi " (S. Augustin, serm. 18, 4, 4 : PL 38, 130-131).

1040 Le jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connaît l’heure et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ Il prononcera alors sa parole définitive sur toute l’histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l’œuvre de la création et de toute l’économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels Sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8, 6).

1041 Le message du Jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes " le temps favorable, le temps du salut " (2 Co 6, 2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la " bienheureuse espérance " (Tt 2, 13) du retour du Seigneur qui " viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru " (2 Th 1, 10).

   

 

 

 

Conclusion          

c

réer par amour l’etre humain est appellé a vivre d’amour . Dieu est amour , l’homme etant creé a son image est appelé a etre aussi amour, reflet de Dieu lui-même et de son amour.   il faut aimer jusqu'à en avoir mal comme nous dit Mere theresa de calcuta, aimer comme celui qui est l’amour même c’est a dire jusqu’a donner notre vie, nous laisser habiter par l’hospitalité du coeur. Laisser les autres s’instaler dans notre cœur, dans notre maison au besoin. Avoir un coeur penché vers la misere de l’autre, toujours prêt a accueillir, a ecouter, a partager et tout cela sans condition, ainsi on ouvre la porte de la misericorde sur soi, la porte de la grace. Si tu es misericordieux tu recevras misericorde. La misericorde, c’est l’affamé qui partage son pain avec l’affamé. Le Dieu mandiant d’amour qui va nous combler de  tout son amour en retour.   La miséricorde c’est le secret meme de Dieu qui n’est qu’amour.   On eprouve beaucoup  de joie en accueillant, en partageant, apres un geste de ce genre on se sent toujours habiter par une grande paix.

 

Le père Abraham, parmi bien d’autres personnages de la bible, nous témoigne d’un modèle de charité  merveilleux. Toujours avide de donner l’hospitalité et c’est ainsi que Dieu l’a donné des bénédictions de toutes sortes…

Le croyant lui dans sa recherche et sa soif de misericorde, de benediction, de grace est invité a immiter cette petite voie.un simple geste d’amour, de pitié, de generosite, de partage , d’accueil qui peut valoir le gage de nos plus grandes fautes , peches commises. Autrement un simple geste qui peut nous faire meriter la Grace, la Benediction de notre Dieu.«Heureux les misericordieux ils obtiendrons misericorde.»

«Nous serons connus dans l’éternité par les marques que nous laissons derrière nous». Proverbe indien, la nécessité de faire toujours le bien quoi qu’il nous en coute.

 

 

 

 

 

                                                                 

Voyageur en Halte avec père Abraham                                                                                                                                                                  

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie :

 

1-Catechisme de l’eglise catholique

2-bible de Jerusalem

3-cnrs info no.395

4-st Thomas d’Aquin, La perfection de la vie spirituelle .ch14-15

5- St Jean de la Croix 57 –11

6-document internet, Hospitalité œuvre de misericorde, Anne Marie Maillard

7- saint Benoît,  la Règle ou sont exposées les valeurs fondamentales de la vie monastique. Document chapitre 53

8- Dimanche 10 décembre 2006

9- Anne Gotman, CNRS-Université Paris 5

 

10-

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autres documentations

 

Saint Thomas d’Aquin

LA PERFECTION DE LA VIE SPIRITUELLE[27][1]

CHAPITRE 14 : La perfection de l’amour du prochain nécessaire au salut[28][16]

 

Après avoir examiné ces choses au sujet de la perfection de la charité pour autant qu’elle est en rapport avec l’amour de Dieu, il reste à examiner la perfection de la charité pour autant qu’elle est en rapport avec l’amour du prochain.

Or, il faut envisager plusieurs degrés de perfection à propos de l’amour du prochain, comme c’est le cas pour l’amour de Dieu. En effet, il existe une perfection qui est nécessaire au salut, qui tombe sous l’obligation du commandement. Mais il existe en plus une perfection surabondante, qui relève d’un conseil.

La perfection de l’amour du prochain nécessaire au salut doit être considérée selon la façon même d’aimer qui nous est prescrite dans le commandement de l’amour du prochain, lorsqu’il est dit : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Mt 19, 19 et 22, 39). En effet, parce que Dieu est le bien universel qui nous est supérieur, il était nécessaire à la perfection de l’amour de Dieu que le cœur de l’homme soit totalement tourné vers Dieu d’une certaine manière, comme cela ressort clairement de ce qui précède[29][17]. Ainsi, le mode de l’amour de Dieu est exprimé de manière appropriée lorsqu’on dit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur (Mt 22, 37). Mais notre prochain n’est pas le bien universel qui nous est supérieur, mais un bien particulier qui est situé au-dessous de nous. C’est pourquoi il n’est pas précisé que le mode de l’amour du prochain soit de tout son cœur, mais comme soi-même.

Or, trois choses découlent de ce mode à propos de l’amour du prochain. Premièrement, il faut qu’il s’agisse d’un véritable amour. En effet, puisqu’il semble faire partie de la notion de dilection ou d’amour que quelqu’un veuille le bien de celui qu’il aime, il est clair que le mouvement de l’amour ou de la dilection tend vers deux choses : vers celui à qui quelqu’un veut du bien, et vers le bien qu’il lui souhaite. Et bien qu’on dise que les deux choses sont aimées, cependant est vraiment aimé celui à qui un bien est souhaité, mais on dit que le bien que quelqu’un souhaite à un autre est aimé pour ainsi dire par accident, pour autant qu’il est inclus comme par voie de conséquence dans l’acte d’amour. Car il est inapproprié de dire qu’est aimé au sens propre et véritable celui dont on souhaite la destruction. Or, il existe plusieurs biens qui sont anéantis lorsque nous en faisons usage, comme le vin lorsqu’il est bu, et le cheval lorsqu’il est exposé dans la bataille. Il est donc clair que, lorsque nous désirons faire usage de certaines choses, à parler proprement et véritablement, c’est nous-mêmes que nous aimons, et les autres choses, par accident, et c’est presque par abus [de langage] qu’on dit qu’elles sont aimées de nous. Or, il est clair que chacun s’aime ainsi naturellement en se souhaitant des biens, par exemple, le bonheur, la vertu, la science, et ce qui est nécessaire à sa subsistance; mais tout ce que quelqu’un aime pour son propre usage, il ne l’aime pas vraiment, mais [il aime] plutôt lui-même.

Mais de même que nous prenons d’autres choses pour notre usage, de même aussi en est-il des hommes eux-mêmes. Si donc nous aimons nos proches uniquement dans la mesure où ils peuvent être mis à notre usage, il est clair que nous ne les aimons pas vraiment ni comme nous-mêmes. Et cela apparaît dans l’amitié utile et délectable : en effet, celui qui en aime un autre parce qu’il lui est utile ou agréable, s’avère s’aimer lui-même, lui qui cherche à tirer de l’autre un bien utile ou agréable, à moins que l’on parle d’aimer le vin ou un cheval, que nous n’aimons pas comme nous-mêmes en leur souhaitant des biens, mais plutôt pour rechercher à notre avantage les biens qui s’y trouvent.

En premier lieu, donc, par le fait qu’il est ordonné à l’homme d’aimer son prochain comme lui-même, un amour vrai est indiqué, qui est nécessairement présent dans la charité. En effet, la charité vient d’un cœur bon, d’une conscience pure et d’une foi non feinte, comme le dit l’Apôtre en 1 Tm 1, 5. C’est pourquoi, comme il le dit lui-même en 1 Co 13, 5, la charité ne recherche pas son intérêt, mais elle souhaite des biens à ceux qu’elle aime. Et il en donne l’exemple en lui-même lorsqu’il dit en 1 Co 10, 33 : Je ne recherche pas ce qui m’est utile, mais [ce qui est utile] à beaucoup, afin qu’ils soient sauvés.

Deuxièmement, par le mode qui est précisé, il nous est indiqué que l’amour du prochain doit être juste et droit. Or, l’amour est juste et droit lorsqu’un bien supérieur est mis au-dessus d’un bien inférieur. Or, il est clair que, parmi les biens humains, le bien de l’âme occupe la place principale, et qu’après cela, vient le bien du corps, et que le dernier bien consiste dans les choses extérieures. C’est pourquoi nous constatons que cet ordre dans l’amour de soi est naturellement inné chez l’homme, car il n’existe personne qui ne préférerait être privé d’un œil corporel que de l’usage de sa raison, qui est l’œil de l’esprit. De plus, afin de protéger et de conserver sa vie corporelle, l’homme distribue tous ses biens extérieurs, selon ce que dit Job : Peau pour peau! Et tout ce que l’homme possède, il le donnera pour son âme (Jb 2, 4).

Cet ordre naturel de l’amour de soi fait défaut chez un petit nombre ou chez personne pour ce qui est des biens naturels, dont nous avons donné un exemple. Mais il s’en trouve certains qui, pour ce qui est des biens qui s’y ajoutent, bouleversent cet ordre de l’amour, comme lorsque, pour le salut ou le plaisir du corps, plusieurs rejettent le bien de la vertu ou de la science. Au surplus, dans la recherche de biens extérieurs, ils exposent leur corps à des dangers et à des fatigues immodérés. Leur amour n’est pas un amour droit. Bien plus, j’irais plus loin en disant qu’ils se révèlent ne pas s’aimer eux-mêmes, car il semble qu’existe au plus haut point ce qui est principal pour soi. Ainsi, nous disons qu’une ville fait quelque chose lorsque les dirigeants de la ville le font. Or, il est clair que ce qui est principal chez l’homme, c’est l’âme, et, parmi les parties de l’âme, la raison ou l’intelligence. Il est donc clair que celui-là ne s’aime pas lui-même qui méprise le bien de l’âme raisonnable, en s’attachant aux biens du corps ou de l’âme sensible. C’est ainsi qu’il est dit dans le psaume : Celui qui aime le mal hait sa propre âme (Ps 10, 6).

Ainsi donc, la rectitude dans l’amour du prochain est établie lorsqu’il est ordonné à quelqu’un d’aimer son prochain comme lui-même, à savoir de souhaiter des biens à son prochain dans l’ordre où il doit se les souhaiter à lui-même : principalement, les biens spirituels, ensuite les biens corporels, puis les biens qui consistent dans les choses extérieures. Mais si quelqu’un souhaite pour le prochain des biens extérieurs à l’encontre du salut de son corps, ou des biens pour son corps à l’encontre du salut de son âme, il ne l’aime pas comme lui-même.

Selon le troisième mode mentionné, il est ordonné que l’amour du prochain soit saint. En effet, on dit que quelque chose est saint parce que cela est ordonné à Dieu. Ainsi, on dit que l’autel est saint parce qu’il est consacré à Dieu, et il en est ainsi pour les autres choses de ce genre qui sont vouées au divin ministère. Or, par le fait que quelqu’un en aime un autre comme lui-même, il se fait qu’ils ont entre eux une certaine communion, car, pour autant que deux choses sont unies, on considère qu’elles ne font qu’une, et ainsi l’une entretient avec l’autre le même rapport qu’avec elle-même.

Or, il arrive que deux hommes soient associés de plusieurs façons. En effet, ils sont associés par une certaine association selon la génération charnelle, par exemple, dans le cas de ceux qui sont issus des mêmes parents. D’autres sont associés par une certaine association civile, par exemple, lorsqu’ils sont citoyens de la même ville sous le même dirigeant et qu’ils sont gouvernés par les mêmes lois; et selon la fonction et le métier de chacun, on trouve une certaine association ou échange, comme ceux qui sont associés pour le commerce, pour faire campagne, pour la pratique d’un métier, ou pour n’importe quelle chose de ce genre. Et ces amours du prochain peuvent être honnêtes et droits, mais on ne dit pas pour autant qu’ils sont saints, mais seulement lorsque l’amour du prochain est ordonné à Dieu. En effet, de même que les hommes qui sont membres d’une seule ville sont associés par le fait qu’ils sont soumis à un seul dirigeant par les lois duquel ils sont gouvernés, de même tous les hommes, pour autant qu’ils tendent à la béatitude, ont une certaine association générale par rapport à Dieu comme dirigeant suprême de tous, comme source de la béatitude et comme législateur de ce qui est juste.

Or, il faut considérer que le bien commun doit être préféré au bien propre selon la raison droite. De là vient que chaque partie est ordonnée au bien du tout selon un certain instinct naturel. Le signe en est que l’on expose la main à un coup pour protéger le cœur ou la tête, dont dépend la vie de tout l’homme. Mais dans la communauté par laquelle tous les hommes sont associés dans la fin de la béatitude, chaque homme est considéré comme une partie, car le bien commun du tout est Dieu lui-même en qui consiste la béatitude. Ainsi donc, selon la droite raison et l’instinct de la nature, chacun s’ordonne lui-même à Dieu comme une partie est ordonnée au bien du tout, ce qui est perfectionné par la charité par laquelle l’homme s’aime lui-même à cause de Dieu. Lorsque quelqu’un aime son prochain à cause de Dieu, il l’aime donc comme lui-même et, de cette manière, cet amour même devient saint. Il est ainsi dit en 1 Jn 4, 21 : Nous tenons de Dieu ce commandement, que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.

Quatrièmement, nous apprenons par la manière d’aimer dont il a été question que l’amour du prochain doit être efficace et actif. En effet, il est clair que chacun s’aime non seulement en ce qu’il veut qu’un bien lui arrive ou qu’un mal soit écarté, mais en ce qu’il cherche pour lui-même de toutes ses forces à se procurer des biens et à repousser les maux. L’homme aime donc son prochain comme lui-même non seulement lorsqu’il a envers son prochain des dispositions qui lui font désirer pour lui des biens, mais aussi lorsqu’il en manifeste l’effet en accomplissant des actes. Aussi est-il dit en 1 Jn 3, 18 : N’aimons pas en paroles ni de langue, mais en actes et en vérité.

 

 

CHAPITRE 15 : La perfection de l’amour du prochain qui relève d’un conseil[30][18]

 

Après avoir examiné ce par quoi l’amour du prochain est mis en œuvre selon la perfection nécessaire au salut, il faut examiner ce qui concerne la perfection de l’amour du prochain qui dépasse la perfection commune et relève d’un conseil. Or, cette perfection est examinée sous trois aspects. Premièrement, selon son étendue : en effet, lorsque l’amour s’étend à un plus grand nombre, il semble que l’amour du prochain soit plus parfait.

Or, à l’intérieur de cette étendue de l’amour, il se fait qu’un triple degré doit être envisagé. Car il y en a certains qui aiment les autres hommes soit

 

La perfection de la vie spirituelle s’évalue tant selon l’amour de Dieu que selon l’amour du prochain[31][3]

 

Après avoir observé que la perfection [s’évalue] principalement selon la charité, on peut facilement comprendre en quoi la perfection de la vie spirituelle consiste. En effet, il y a deux commandements de la charité, dont l’un se rapporte à l’amour de Dieu, et l’autre à l’amour du prochain. Mais ces deux commandements ont entre eux un certain ordre selon l’ordre de la charité. Car ce qui doit être aimé principalement est le bien suprême qui nous rend bienheureux, à savoir, Dieu; de manière secondaire, le prochain doit être aimé de charité, lui qui nous est uni dans la participation à la béatitude par un certain droit d’association. Aussi devons-nous aimer de charité chez le prochain le fait que nous parvenions ensemble à la béatitude.

C’est cet ordre entre les commandements de la charité que le Seigneur indique dans l’évangile, Mt 22, 37‑39, lorsqu’il dit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Tel est le premier et le plus grand commandement. Mais le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La perfection de la vie spirituelle consiste donc, en premier lieu et principalement, dans l’amour de Dieu. Ainsi le Seigneur dit-il en parlant à Abraham, Gn 17, 1 : Je suis le Dieu tout-puissant; marche devant moi et sois parfait. Mais on marche devant Dieu, non par les pas du corps, mais par les dispositions de l’esprit. Toutefois, de manière secondaire, la perfection de la vie spirituelle consiste dans l’amour du prochain. Aussi, après avoir dit, en Mt 5, 44 : Aimez vos ennemis, et avoir ajouté plusieurs choses qui se rapportent à l’amour du prochain, le Seigneur conclut-il à la fin : Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait.

 

Mais s’ils veulent répliquer à cela par écrit, cela me convient très bien. En effet, jamais la vérité n’est aussi bien mise en évidence et la fausseté réfutée, qu’en résistant aux contradicteurs, selon ce que dit Salomon : Le fer s’aiguise par le fer, et l’homme s’affine face à son prochain (PR 27, 17).

 

 

 

 

 


Saint(s) du jour :
Saint Marcellin Joseph Benoît Champagnat (1789-1840),  Saint Norbert (+ 1134)

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Sainte Thérèse d'Avila :
« Elle a tout donné »


Livre de Tobie 12,1.5-15.20.

Tobie appela son fils et lui dit : « Que pouvons-nous donner à ce saint personnage qui a été ton compagnon de route ? » Le père et le fils l'appelèrent, le prirent à part, et se mirent à lui demander de bien vouloir accepter la moitié de tout ce qu'ils avaient rapporté. Alors il leur dit en confidence : « Bénissez le Dieu du ciel, célébrez-le devant tous les vivants, parce qu'il vous a comblés de sa miséricorde. En effet, il est bon de tenir cachés les secrets des rois, mais il est glorieux de révéler et de célébrer les oeuvres de Dieu. La prière, avec le jeûne et l'aumône, vaut mieux que des monceaux d'or. Car l'aumône délivre de la mort, elle purifie des péchés, elle fait obtenir la miséricorde et la vie éternelle. Ceux qui commettent le péché et l'iniquité sont leurs propres ennemis. Je vais vous dévoiler la vérité, sans rien vous cacher. Quand tu priais en pleurant, quand tu abandonnais ton repas pour ensevelir les morts, quand tu cachais les morts chez toi pendant le jour, pour les ensevelir la nuit, moi, je présentais ta prière au Seigneur. Et parce que tu étais agréable au Seigneur, il fallait que la tentation te mette à l'épreuve. Mais maintenant, le Seigneur m'a envoyé pour te guérir et pour délivrer Sara, l'épouse de ton fils, de l'emprise du démon. Car je suis l'ange Raphaël, l'un des sept qui se tiennent devant le Seigneur. Il est temps que je retourne auprès de celui qui m'a envoyé. Quant à vous, bénissez Dieu, et racontez toutes ses merveilles. »

Tob. 13,2.7.4.8.

C'est Dieu qui châtie et prend pitié, qui fait descendre aux profondeurs des enfers et retire de la grande perdition : personne n'échappe à sa main.
Et maintenant, considérez ce qu'il a fait pour vous, rendez-lui grâce de toute votre voix ; bénissez le Seigneur de justice, exaltez le Roi des siècles !
là, montrez donc sa grandeur ; exaltez-le, face à tous les vivants.
Et moi, en terre d'exil, je lui rends grâce, je montre sa force et sa grandeur face à un peuple de pécheurs. Revenez, pécheurs, et agissez selon ce qui est juste devant lui ; qui ne le sait : il vous aime et vous fera grâce !


Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12,38-44.

Dans son enseignement, il disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues, et les places d'honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement : ils seront d'autant plus sévèrement condamnés. » Jésus s'était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l'argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s'avança et déposa deux piécettes. Jésus s'adressa à ses disciples : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l'Église
Poésie « Vivo sin vivir en mí » (trad. OC, Cerf, 1995, p. 1221)



Je vis mais sans vivre en moi ;
Et mon espérance est telle
Que je meurs de ne pas mourir.

Je vis déjà hors de moi
Depuis que je meurs d'amour ;
Car je vis dans le Seigneur
Qui m'a voulue pour lui.
Quand je lui donnai mon coeur,
Il y inscrivit ces mots :
Je meurs de ne pas mourir...

Ah ! qu'elle est triste la vie,
Où l'on ne jouit pas du Seigneur !
Et si l'amour lui-même est doux
La longue attente ne l'est pas ;
Ôte-moi, mon Dieu, cette charge
Plus lourde que l'acier,
Car je meurs de ne pas mourir.

Je vis dans la seule confiance
Que je dois un jour mourir,
Parce que, par la mort, c'est la vie
Que me promet mon espérance.
Mort où l'on gagne la vie,
Ne tarde pas, puisque je t'attends,
Car je meurs de ne pas mourir.

Vois comme l'amour est fort (Ct 8,6);
Ô vie, ne me sois pas à charge !
Regarde ce qui seul demeure :
Pour te gagner, te perdre ! (Lc 9,24)
Qu'elle vienne la douce mort !
Ma mort, qu'elle vienne bien vite,
Car je meurs de ne pas mourir.

Cette vie de là-haut,
Vie qui est la véritable,
‒ Jusqu'à ce que meure cette vie d'ici-bas –
Tant que l'on vit on n'en jouit pas.
Ô mort ! ne te dérobe pas.
Que je vive puisque déjà je meurs,
Car je meurs de ne pas mourir.

Ô vie, que puis-je donner
À mon Dieu qui vit en moi
Si ce n'est de te perdre, toi,
Pour mériter de le goûter !
Je désire en mourant l'obtenir,
Puisque j'ai si grand désir de mon Aimé
Que je meurs de ne pas mourir.
L'Evangile au Quotidien, 4 Quai KOCH - 67000 STRASBOURG - FRANCE
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Saint Jean de la Croix :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur..., de toute ta force »


Livre de Tobie 6,10-11.7,1.9-17.8,4-10.

le jeune Tobie dit à son compagnon : « Où veux-tu que nous allions loger ? » L'ange lui répondit : « Il y a ici un homme appelé Ragouël, membre de ta tribu et de ta famille ; il a une fille nommée Sara. » Ils allèrent donc chez Ragouël, qui les reçut avec joie. Après avoir parlé avec eux, il ordonna de tuer un chevreau et de préparer le repas. Lorsqu'il les invita à s'asseoir pour le repas, Tobie lui dit : « Je ne mangerai pas ici aujourd'hui, et je ne boirai pas, si tu n'accueilles pas ma demande, et si tu ne me promets pas de m'accorder ta fille Sara. » En entendant ces mots, Ragouël fut épouvanté, en pensant à ce qui était arrivé aux sept maris qui avaient voulu s'unir à sa fille, et il prit peur en pensant que la même chose pouvait arriver à Tobie. Comme il hésitait et ne répondait pas à la demande du jeune homme, l'ange Raphaël lui dit : « Ne crains pas d'accorder ta fille à Tobie : il est fidèle à Dieu, et c'est lui qu'elle doit épouser ; voilà pourquoi aucun autre n'a pu l'obtenir. » Ragouël dit alors : « Je suis sûr maintenant que Dieu a accueilli ma prière et mes larmes, et je crois fermement qu'il vous a conduits tous deux jusqu'à moi, pour que ma fille épouse un homme de sa parenté, suivant la loi de Moïse. Et maintenant, Tobie, sois sans inquiétude : je te la donne. » Il prit la main droite de sa fille et la mit dans celle de Tobie, en disant : « Que le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob soit avec vous ; que lui-même vous unisse et vous comble de sa bénédiction. » On prit une feuille pour écrire, et l'on rédigea l'acte de mariage. Après quoi ils festoyèrent en bénissant Dieu. Quand ils furent dans leur chambre, Tobie adressa à la jeune femme cette exhortation : « Sara, lève-toi. Nous allons prier Dieu aujourd'hui, demain et après-demain. Pendant ces trois nuits, c'est à Dieu que nous sommes unis, et quand la troisième nuit sera passée, nous consommerons notre union. Nous sommes les descendants d'un peuple de saints, et nous ne pouvons pas nous unir comme des païens qui ne connaissent pas Dieu. » Ils se levèrent tous les deux et se mirent à prier ensemble avec ferveur. Ils demandaient à Dieu sa protection. Tobie disait : « Seigneur, Dieu de nos pères, que le ciel et la terre te bénissent, ainsi que la mer, les sources, les fleuves et toutes les créatures qui s'y trouvent. C'est toi qui as fait Adam avec la glaise du sol, et qui lui as donné Ève pour l'aider. Et maintenant, Seigneur, tu le sais : si j'épouse cette fille d'Israël, ce n'est pas pour satisfaire mes passions, mais seulement par désir de fonder une famille qui bénira ton nom dans la suite des siècles. » Sara dit à son tour : « Prends pitié de nous, Seigneur, prends pitié de nous ; puissions-nous vivre heureux jusqu'à notre vieillesse tous les deux ensemble. »

Psaume 128(127),1-5.

Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains : Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plants d'olivier.
Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse ! Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie,


Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12,28-34.

Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s'avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l'Unique et qu'il n'y en a pas d'autre que lui. L'aimer de tout son coeur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. » Jésus, voyant qu'il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n'osait plus l'interroger.

 

 

 



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l'Église
Avis et maximes (121-143 in trad. Seuil 1945, p. 1199)

«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu…de touttes tes fores».



      La force de l'âme est dans ses puissances, ses passions et ses facultés. Si la volonté les tourne vers Dieu et les tient à l'écart de tout ce qui n'est pas Dieu, l'âme garde pour Dieu toute sa force ; elle l'aime vraiment de tout son pouvoir, comme le Seigneur lui-même le commande.
      Se rechercher soi-même en Dieu, c'est rechercher les douceurs et les consolations de Dieu, et cela est contraire au pur amour de Dieu.
      C'est un grand mal d'avoir en vue les biens de Dieu plutôt que Dieu lui-même, l'oraison et le détachement.

      Il y en a beaucoup qui cherchent en Dieu leurs consolations et leurs goûts, et désirent que sa Majesté les comble de ses faveurs et de ses dons ; mais le nombre de ceux qui prétendent lui plaire et lui donner quelque chose à leurs dépens, en méprisant leur propre intérêt, est très petit.
      Il y a peu d'hommes spirituels, même parmi ceux que l'on regarde comme très avancés dans la vertu, qui acquièrent une parfaite détermination pour le bien. Ils n'arrivent jamais à se renoncer entièrement sur quelque point de l'esprit du monde ou de la nature, ni à mépriser ce qu'on dira ou ce qu'on pensera d'eux, quand il s'agit d'accomplir par amour pour Jésus Christ des oeuvres de perfection et de détachement...

      Celui qui ne veut que Dieu seul ne marche pas dans les ténèbres, quelque pauvre et privé de lumière qu'il puisse être à ses propres yeux...
      L'âme qui, au milieu des sécheresses et des délaissements, conserve toujours son attention et sa sollicitude pour servir Dieu, pourra avoir de la peine et craindre de ne pas réussir ; mais, en réalité, elle offrira à Dieu un sacrifice de très agréable odeur (Gn 8,21).

 

 

 

 

 

 

 

      Conclusion :

 

 L’hospitalité, Petite voie de miséricorde 

                  

Créer par amour l’etre humain est appellé a vivre d’amour .Dieu est amour , l’homme etant crere a son image est appeler aetre aussi amour, reflet de Dieu lui-même.   il faut aimer jusqu'à en avoir mal comme nous dit Mere theresa de calcuta, aimer comme celui qui est l,amour meme c,est a dire jusqu,a donner notre vie, nous laisser habiter par l’hospitalité du coeur .laisser les autre s,instaler dans notre cœur.avoir un coeur penché vers la misere de l’autre,toujours prêt a accueillir,ecouter, a partager sans condition,ainsi on ouvre la porte de la misericorde sur soi ,la porte de la grace . Si tu es misericordieux tu recevras misericorde .la misericorde, c’est l’affamé qui partage son pain avec l’affamé.    La miséricorde c’est le secret meme de Dieu qui n’est qu’amour.   On eprouve beaucoup  de joie en accueillant, en partageant, apres un geste de ce genre on se sent toujours habiter par une grande paix.

 

Le père Abraham, parmi bien d’autres personnages de la bible, nous témoigne d’un modèle de charité  merveilleux. Toujours avide de donner l’hospitalité et c’est ainsi que Dieu l’a donné des bénédictions de toutes sortes…

Le croyant lui dans sa recherche de misericorde, de benediction ,de grace est inviter a immiter cette petite voie.un simple geste d’amour , de pitie , de generosite,de partage ,d’accueil qui peut valoir le gage de nos plus grandes fautes , peches commises. Autrement un simple geste qui peut nous faire meriter la Grace, la Benediction de notre Dieu.«Heureux les misericordieux ils obtiendrons misericorde.» voila.

«Nous serons connus dans l’éternité par les marques[32] que nous laissons derrière nous».la nécessité de faire toujours le bien quoi qu’il nous en coute.

 

 

 

 

 

 

L’icône de l’hospitalité d’Abraham ("Trinité") de St Andreï Roublev

L’hospitalité d’Abraham de St Andreï Roublev

L’icône originale est très grande : elle mesure 141 cm x 112 cm. Elle faisait partie initialement de l’iconostase de la cathédrale de la Trinité de la célèbre laure (monastère) de la Trinité à Zagorsk (actuellement Serguiev Possad), à 60 km au nord-est de Moscou.

Lecture descriptive

Les trois personnages ont des ailes, des auréoles, des bâtons. Leurs visages se ressemblent : ils sont habillés de la même façon, mêmes tuniques et manteaux, mais dans des couleurs différentes. Ils ont en commun une couleur bleue. Ils sont assis autour d’une table.

L’ange du milieu et l’ange de droite ont un même mouvement de tête vers l’ange de gauche, qui renvoie ce mouvement à l’ange de droite. Celui-ci, par le regard et par la main, prolonge le mouvement vers la coupe et la petite ouverture rectangulaire qui se trouve sur le devant de la table.

L’ange central est légèrement surélevé, il porte les couleurs impériales pourpre et bleue; l’ange de gauche a un manteau aux couleurs chatoyantes et l’ange de droite un manteau vert, tous deux ont une même tunique bleue.

La coupe sur la table occupe une place importante : elle est au centre des trois personnes; leurs mains droites sont orientées vers elle; la table forme elle-même une coupe.

Les trois personnages s’inscrivent dans un cercle formé par le mouvement de leurs corps et de leurs têtes; ils s’inscrivent aussi dans un cercle plus vaste qui englobe le rocher - quelque peu effacé -, l’arbre et la maison, au-dessus de la tête de chacun des trois personnages.

Un axe central vertical réunit l’arbre, le personnage central, la coupe et la confessio, c’est-à-dire l’ouverture rectangulaire devant la table : c’est l’ouverture que l’on trouve dans les autels romains pour laisser aux fidèles la possibilité de voir le tombeau des martyrs sous l’autel.

Lecture Biblique et théologique

L’origine de la scène se situe dans la vie d’Abraham (Genèse, chapitre 18).

Abraham reçoit, avec de grandes marques d’attention, trois voyageurs mystérieux qui lui annoncent que, malgré son grand âge, Sarah, sa femme, enfantera l’enfant que Dieu lui a promis. En raison de cette origine, l’icône porte le nom de l’hospitalité d’Abraham.

La scène biblique est devenue rapidement pour les chrétiens une scène de la révélation de la Sainte-Trinité, si bien que l’icône porte aussi le nom de Colloque divin ou Conseil éternel.

L’icône a ainsi deux dimensions inséparables. Elle représente une scène de la vie d’Abraham et évoque en même temps les plus grands mystères chrétiens.

Les trois pèlerins deviennent les trois personnes divines, les bâtons leur sceptre de puissance. La table avec une unique coupe est l’autel. Le rocher est tout à la fois l’évocation de la montagne du sacrifice d’Isaac et de la montagne du Golgotha. L’arbre, c’est le chêne de Mambré, mais aussi l’arbre de vie des origines, relié à l’eucharistie par l’axe central de l’image. La maison, c’est l’évocation de la tente d’Abraham et du temple qu’est l’Eglise.

Croire au Dieu Trinité, c’est changer l’image qu’on se fait de Dieu. C’est aussi changer l’image qu’on se fait de l’homme. Croire au Dieu Trinité, c’est en même temps croire en l’homme. Si la vie de Dieu est vie de relation, l’homme, créé à son image, se réalise en devenant un être de relation. Oui, vraiment, tout homme est une histoire sacrée !

 



1- Anne Gotman est sociologue, directrice de recherches au CNRS. Affectée au Centre d'études et de recherches sur le lien social (CERLIS, CNRS-Université Paris 5), elle est également chargée de mission au Plan urbanisme construction architecture, et travaille essentiellement sur les questions d'habitat et sur les pratiques patrimoniales. Elle a notamment publié Hériter, aux Presses universitaires de France, en 1988, et Dilapidation et prodigalité, aux éditions Nathan, en 1995.

 

[2] - Anne Gotman, CNRS-Université Paris 5

[3] - Cardinal Christoph Schönborn

Homélie dans la Basilique St Pierre

Dimanche, 6 avril 2008

Ac 2, 14.22-33

 

[4] -Hospitalité, oeuvre de misericorde

Anne Marie maillard.

[5] - Anne Marie maillard

[6] - L’ hospitalité , oeuvre de misericorde

par Anne-Marie Maillard, Oblate de la Congrégation

[7] -CEC   1846

[8] CEC2443

[9] CEC 2444

[10] CEC 2445

[11] CEC 2446

[12] CEC 1949

[13]  CEC 1950

[14] CEC 1951

[15]  CEC 1952

[16]  CEC 1953

[17] CEC 1954

[18] CEC 1955

[19] CEC 1956

[20] CEC1957

[21] CEC1958

[22] CEC 1959

[23] CEC 1966

[24]  CEC 1967

[25]  CEC 1969

[26] CEC 1973

 

 

 

 

 

[32]   (proverbe indien)

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